Blagues en pagaille [Dean]

Blagues en pagaille

Cela faisait presque une semaine que Bobby et Ana avaient déserté le Roadhouse pour s’envoler vers d’autres aventures sans laisser de nouvelles. Elle avait eu un texto de Bobby la nuit précédente lui indiquant qu’Ana et lui avait une affaire à régler. Après que la tempête ait subitement changé de trajectoire puis se soit évaporée, disparue, aussi brusquement qu’elle était venue, il avait fallu un peu de temps à Maureen pour retrouver ses esprits. Être passé encore une fois à deux doigts d’une catastrophe l’avait un peu chamboulé, et il y avait de quoi. L’ambiance était bien morose au Roadhouse depuis ce temps-là. Bobby manquait beaucoup à Maureen, qui aurait vraiment eu besoin de ses conseils, surtout depuis qu’elle avait reçu un énième coup de fil du Shérif, lui annonçant que les recherches concernant son frère avait encore fait chou blanc.
Elle était lasse de cette recherche qui n’aboutissait à rien, tout comme la recherche concernant le pacte de Dean. Là encore, ils n’avançaient pas d’un pouce, ce qui culpabilisait Sam, et qui attristait Maureen. Elle n’aimait pas le voir broyer du noir de la sorte. Elle avait l’impression de ne servir à rien au sein de cette équipe de choc. Une simple humaine, photographe à ses heures, voila ce qu’était Maureen. Elle n’avait jamais chassé un démon, décapité un vampire ou encore tiré sur quelqu’un... C’était une peureuse... Mais une peureuse téméraire ! Elle sursautait devant une bestiole et était prête à affronter les crocs d’un vampire pour avoir la chance de passer quelques minutes avec son frère : une vraie mine de contradiction.

Sam avait laissé un mot sur le comptoir afin de prévenir Dean et Maureen, les deux seuls personnes restant au Roadhouse, qu’il allait faire un tour. Maureen savait très bien qu’il allait prendre l’air, sortir du Roadhouse pour se changer les idées, changer d’air et surtout pour éviter son frère. Et oui, là aussi tout était question de contradiction ! D’un côté Sam remuait ciel et terre pour sauver son frère mais il était également rempli de culpabilité et avait du mal à rester trop longtemps avec son frère. Pour Maureen, tout était clair, Sam évitait de rester avec son frère pour ne pas voir la réalité en face. Et d’un certain côté, elle aurait voulu être comme ça ! La réalité était parfois si cruelle, si violente.

Sam parti, Maureen se sentit seule, d’un seul coup. Abandonnée par son ami, elle n’avait qu’un recours pour vaincre cette solitude : la musique ! Abandonnant son comptoir, elle alla fermer la porte du Roadhouse, elle avait décidé : aujourd’hui, le Winchester’s Roadhouse serait fermé ! Allant jusqu’au piano, elle joua quelques notes mais laissa vite tomber dès qu’elle commit une fausse note. Cela faisait un bail qu’elle n’avait pas pianoté sur les touches blanches et noires, elle s’y remettrait un jour, mais là, il lui fallait de la bonne musique, de la musique de professionnel. Elle se dirigea vers le juke-box et commença a faire défiler la liste des morceaux présent dans la machine.... Elle tomba sur un titre qui lui donnerait la pêche, elle en était convaincue.

7h du matin, short en jeans, top en stretch crème, petites ballerines aux pieds, Maureen entama une danse endiablée dans le Roadhouse, tout en chantant à tue-tête So What, de P!nk. Rien de tel qu’une chanson pareille pour évacuer toute la frustration qu’elle avait accumulé en elle... Frustration d’être sans nouvelles de son frère, frustration de ne pas trouver de moyen de rompre le pacte de Dean, frustration de l’absence de Bobby et Sam... Frustration d’avoir surpris Dean dans la chambre d’Ana ! Couvrant presque la voix de la chanteuse, Maureen était dans le rythme, elle chantait juste et elle aurait gagné haut la main un radio-crochet. Sautillant, malgré la chaleur étouffante de ce début de journée, elle était ailleurs....

Elle se souvenait des dimanches matin à faire le ménage dans la maison familiale, la musique à fond. Maureen et sa sœur passant balai et aspirateur, Christopher secouant les tapis et coussins et leur mère, devant sa table à repasser. Tout ce petit monde chantonnait des airs récents ou totalement démodés, puis ils abandonnaient leur taches et se retrouvaient dans le salon : Maureen cuillère en bois à la main se la jouait star d’un jour, son frère balai dans les bras entamait un solo de guitare, leur sœur et leur mère devenant danseuses au beau milieu du salon.

Elle fut soudain tirée de ses rêveries et de son tour de chant par une porte qui claqua furieusement : Dean ! Elle avait complètement oublié Dean qui dormait dans sa chambre. Elle jeta un coup d’œil à sa montre : 7 :05. Pas vraiment une heure pour réveiller l’ainé des Winchesters... Elle était à la fois désolée pour lui mais d’un autre côté, légèrement contente de la situation. Elle était toujours la petite Maureen gentille, fragile et docile qui acceptait les railleries du Hunter sans sourciller. Elle n’avait pas oublié comment il l’avait sifflé le soir précédent la tempête, alors qu’elle était au bar et qu’il draguait Ana. Elle tenait là sa vengeance et au lieu d’arrêter la musique, elle alla dans la cuisine pour préparer du bon café...

[Et voila, c’est parti ! lol Début des hostilités mon cher ami]

Cette nuit-là, Dean était rentré crevé de sa chasse, une affaire étrange sur un esprit vengeur. L'affaire n'était pas vraiment drôle, non pas du tout, surtout quand on sait que toutes les victimes étaient de pauvres enfants. L'esprit était celui d'un père qui avait tué sa fille, un homme torturé et pas net. Et il continuait de hanter le parc où il était mort, tué par un enfant qui venait défendre son ami. Les circonstances de cette histoire n'était pas très bien expliquée, ça remontait à plus de soixante ans et les journaux de l'époque, du moins les archives, avaient brûlé dans un incendie. Le chasseur s'en était vu pour résoudre cette chasse une fois pour toute. Courir à droite à gauche pour trouver des indices et comprendre. Il était dessus depuis presque deux semaines et sans l'aide de son frère. Sam était parti pour une affaire importante.

Ces derniers temps, les frères Winchester se voyaient moins, Dean voulait simplement que le cadet apprenne à chasser seul bien qu'il sache déjà le faire. Mais il devait s'y habituer, car dans quelques mois, il serait obligé de faire face. Il ne serait plus de se monde et personne ne pourrait lui éviter ce châtiment. Bref, après avoir éliminé ce mauvais esprit et l'avoir envoyé pour de bon en enfer, il était rentré au Roadhouse. Cétait à 5h30 qu'il avait garé sa voiture, la nuit commençait à laisser place au jour d'ailleurs. Et comme il avait besoin de dormir, il était rapidement parti se coucher après une douche rapide. Deux minutes après avoir posé sa tête sur son oreiller, il dormait déjà comme un petit bébé.

D'un coup, du bruit commença à faire son apparition, c'était de la musique mis à fond, le Winchester se mit à grogner et plaqua l'oreiller contre ses oreilles, l'effet désiré ne se fit pas entendre. Un coup d'œil sur sa montre et il constata qu'il n'était que 7h, oui 7h du matin et cette folle de Maureen osait mettre la musique aussi fort, en plus ce n'était pas du tout du goût du chasseur. Énervé, il s'assit sur le lit, il avait à peine dormi une heure et on pouvait dire qu'il avait la tête dans le seau (ou bien où vous savez, si vous préférez !).

MAUREEN, BAISSE TA P**** DE MUSIQUE s'égosilla t'il.

Mais croyez-vous qu'elle allait l'entendre, bien sur que non, la musique et les murs couvraient parfaitement sa voix. Très énervé, il enfila seulement son pantalon et sortit de sa chambre en claquant la porte. Le jeune homme entra comme une furie dans le bar où mademoiselle Clarkson chantait et dansait gaiment. Ha non, ça ne se passerait pas comme ça, il allait lui faire passer l'envie de danser et chanter. Nan, mais où ce croyait-elle, c'était pas un souk ici.

-Maureen viens ici ! demanda-t-il, mais la musique était trop forte.

La blonde partit dans les cuisines, ho, elle voulait fuir, mais c'est qu'il n'allait pas la laisser faire.

-Maureen, ramène tes fesses ici tout de suite !!!!

Sauf qu'elle ne revenait toujours pas, alors il hurla à plein poumon :

-BORDEL MAUREEN, TU FAIS CHIER !

Décidé, il s'avança vers le juke box et commença à donner des coups de pieds dedans ce qui faisait "dérailler" le disque donnant un son très étrange et Dean afficha un petit sourire satisfait. Bien entendu il baissa le son à fond, ça faisait du bien aux oreilles. Puis, il repartit hors du bar en sifflotant et entra dans sa chambre.

Alors qu’elle prêtait l’oreille à l’agitation venant du couloir au fond du Roadhouse menant aux chambres, tout en pianotant sur son ordinateur, elle entendit un air qui la fit sourire. “Highway to Hell” raisonnait dans l’auberge désertée par les clients. La tempête avait fait quelques dégâts et depuis le passage de la tornade qui s’était évaporée aussi vite qu’elle était apparue, les clients ne se bousculaient pas au portillon. Maureen avait beau avoir l’allure d’une jeune fille sage, elle n’en avait pourtant pas les goûts, et non. Dean était bien loin de se douter que la jeune femme avait des goûts très variés en matière de musique. Et sûrement à 100 lieux de s’imaginer que Maureen adorait des groupes comme AC/DC, Dire Strait, Stynx, Kansas, Def Lepard ou encore Metallica et les Rolling Stones. Elle avait même tendance à faire attention à ne pas écouter ce genre de musique lorsque Dean était dans les parages, comme pour garder une certaine image devant l’aîné des Winchester.

Elle venait de terminer de classer ses photos quand elle entendit Dean jurer en hurlant à plein poumons, ce qui ne tarda pas à la laisser hilare, devant son ordinateur. Entendant la porte s’ouvrir et les pas rageurs de Dean, elle se pressa de reprendre ses esprits et de contenir son rire, malgré les yeux brillants de larmes. Elle fut déconcertée en voyant Dean, une simple serviette entourée autour de la taille, débarqué dans le bar, dégoulinant d’eau. Elle eut beaucoup de mal à détacher de son corps luisant et terriblement sexy. Dean avait beau l’exaspérer la plupart du temps, elle ne pouvait nier qu’il avait un charme fou. Et il était terriblement sexy, surtout vêtu d’une simple serviette. Elle reprit rapidement ses esprits quand il lui demanda, énervé, ce qui se passait. Là, le fou rire qu’elle avait tenté de contenir quelques secondes auparavant redoubla et elle ne put s’empêcher de rigoler. La nervosité d’avoir vu Dean dans cette tenue l’empêchait d’être concentrée et c’est un rire provenant de sa blague, mêlé à un rire nerveux provenant de la tenue de Dean, qui échappa à la gérante du Roadhouse.

Dean Winchester a écrit:

-T'as tout manigancé ! T'en à pas mare de me pourrir la vie. Tin t'es vraiment emmerdante. Bon, grouille toi d'aller remettre l'eau chaude.

Elle fut limite blessée par la phrase de Dean. Comment pouvait-il lui dire qu’elle lui pourrissait la vie. Et comment pouvait-il lui dire qu’elle était emmerdante et comment pouvait-il lui parler sur ce ton ? Maureen ne dit rien et s’en alla vers le compteur d’eau sans un regard pour Dean. Elle revint après avoir passé ses nerfs sur le robinet récalcitrant à revenir en position, puis elle retourna au bar, elle avait l’intention de prendre son ordinateur de repartir dans sa chambre sans un mot, mais devant la mine réjouie de Dean, elle voulut ajouter :

- Voilà, monsieur va pouvoir aller prendre une douche bien chaude et j’espère qu’il sera moins crisp...

A peine avait-elle posé les fesses sur le tabouret que celui-ci se déroba sous elle. Voulant se rattraper, elle posa la main sur le comptoir, mais ne put s’agripper qu’à l’anse de son appareil photo qui l’accompagna dans sa chute. En entendant le rire gras de Dean, elle comprit tout de suite que c’était un coup du Hunter et elle se releva en hâte, la fesse droite un peu douloureuse.

-Et tu trouves ça drôle ? J’aurais pu me faire mal, abruti de chasseur !

Elle était bonne pour avoir de nouveau un bleu sur le postérieur ! Elle marquait facilement. Puis elle constata que son appareil photo était par terre. La colère monta en elle, le ramassant elle ne put s’empêcher de rétorquer :

- Après le juke-box, voilà que par ta faute mon appareil est cassé. Et tu oses dire que c’est moi qui te pourris la vie ! Est-ce que je touche à ta voiture moi ? Non ! J’espère qu’il est réparable !

Elle alla dans sa chambre, ordinateur et appareil photo sous le bras et claqua violemment la porte de sa chambre. Il avait tenté de la piéger avec un pauvre petit tabouret bancal mais qui avait faillit lui faire mal. Elle avait l’intention de lui rendre la pareille... Et pas plus tard qu’à l’heure du déjeuner !
Elle avait remis l’eau chaude en route, laissant à Dean le soin de se laver avec délassement... Mais dans son coin Maureen préparait sa revanche. Après avoir vérifié que son appareil marchait encore, le cache de l’objectif avait été cassé mais rien de bien grave. Elle retourna dans la cuisine du Roadhouse et commença à préparer le déjeuner. Au menu : Osso buco avec garniture de champignons et pommes de terres. Elle aimait beaucoup cette recette et avait toujours de jolis compliments quand les clients goûtaient à ce plat, mais Dean, ce midi-là allait sûrement moyennement apprécier : Trop de sel, trop de citron, une goutte (une cuillère !!!!!) de Tabasco en trop...

Il était revenu frais et pimpant. Maureen n’avait pas dit un mot et était repartie aux fourneaux. Elle lui apporta son déjeuner sans une once de délicatesse. Puis se pressa d’aller dans son studio. Elle n’avait pas vraiment peur de lui... Peur qu’il ne la frappe, mais elle voulait être tranquille pour finir de préparer son dossier et aussi pour ne pas à avoir à subir son courroux. Maureen savait oh combien la nourriture était sacrée pour Dean et vraiment peu enclin à la méchanceté, elle avait laissé une assiette assaisonnée normalement à la cuisine.

Une drôle de journée, voilà ce que c'était, réveillé très tôt par la musique qui raisonnait dans les murs, un cauchemar terrible et une douche pas très agréable. Dean avait l'impression d'avoir attiré le mauvais œil sur lui. Pourtant, il n'avait pas touché de patte de lapin. Il fallait croire que c'était Maureen (sauf pour le cauchemar) qui lui en voulait à mort, bon peut être pas à mort mais ça risquait de finir ainsi. Après avoir pris la douche la plus rapide et la plus glaciale de sa vie, le chasseur était parti en colère dans le bar pour trouver la petite blondinette et lui expliquer son mécontentement. Si la douche était froide, elle pouvait être sûre de le voir changer d'endroit, rien ne valait une bonne douche bien chaude de bon matin pour détendre tous les muscles. Le bar était désert, tant mieux car il n'était habillé que d'une simple serviette. Seul la blonde s'y trouvait en train de rire aux éclats. Le Winchester avait vite compris le fin mot de l'histoire, il avait la coupable devant les yeux. Les sourcils froncés, il ne fut pas très sympathique. Sur ce coup-là, il avait peut-être abusé, mais d'un autre coté, c'était pas elle qui venait de se taper une chasse plutôt difficile et éreintante. Elle n'avait pas du courir, se rouler par terre, tomber dans la boue... sans compter la pression qu'il avait sur les épaules de protéger une enfant qui était sur le point de se faire tuer.

Maureen s'en alla sans rien dire remettre l'eau chaude en route, elle avait presque l'air furieuse et c'était mérité. Le chasseur décida de se venger en trafiquant la chaise, il ne faisait que lui rendre la monnaie de sa pièce. Son petit piège fonctionna à merveille, quand elle revint tout en lui aboyant dessus encore une fois, pour pas changer, elle s'assit sur le tabouret qui céda. Tout d'abord, Dean se retint de rire, mais c'était tellement hilarant, qu'il partit dans un fou rire interminable. Ho oui, il se bidonnait bien, il était à moitié courbé en deux, une main sur le ventre. Son amie était énervée et vexée, elle avait peut-être abîmé son appareil photo, un petit dommage collatéral. Par chance, elle ne s'était pas fait mal, elle aurait simplement un bleu sur les fesses, ça lui rappellerait qu'il ne fallait surtout pas brusquer Dean Winchester de bon matin.

-Je n'ai fait que me venger ! Maintenant, on est quitte. lança-t-il toujours en rigolant.

Voyant son appareil photo, elle hurla une fois de plus sur Dean, l'accusant de l'avoir cassé, ainsi que le Juke Box. Le jeune homme n'était pas d'accord, le juke box n'était pas cassé, il marchait très bien, quand à son appareil photo, si elle y tenait vraiment, il était prêt à rembourser les réparations, bien qu'il n'en ait pas très envie. Quand elle parla de son Impala, il fit les gros yeux. Ho non, qu'elle n'essaie même pas de toucher à une goutte de peinture de la carrosserie, en plus il venait juste de la réparer. Si elle faisait ça, il l'étranglerait, à coup sûr, au moins il aurait une bonne raison d'aller en enfer.

-Tu t'approches pas de ma voiture, je déconne pas. menaça Dean.

Sa voiture, c'était son bébé, la prunelle de ses yeux, le soleil de sa vie, son grand amour, sa femme...bon arrêtons-nous là ! Vous l'aurez compris, il ne fallait pas y toucher ou c'était la mort assuré. Le garçon n'était pas du style à frapper une femme, mais si elle osait, il ne se contrôlerait sûrement pas.

-Pour ton appareil, si il y a des dégâts, je te rembourserai.

C'était sympa de sa part de proposer ça, mais si elle refusait tant mieux (XD). La blonde s'en alla en colère claquant les portes derrière elle ce qui fit trembler les murs. Il avait bien envie de lui lancer une petite vacherie du genre "c'est ça casse tout, j'te dirai rien", mais il se tut et s'en alla direction la salle de bain. Avant d'entrer sous l'eau, il vérifia que c'était chaud, ce qui était le cas. Il ne connaissait rien de tel pour se détendre, ha si, une nuit avec une femme était relaxant d'une certaine façon. Une fois fini, il s'habilla d'un jean et d'un T-shirt gris.

L'heure du repas arriva, c'est pourquoi il rejoignit le bar où s'élevait une bonne odeur. Le sourire jusqu'aux oreilles, le chasseur était ravi que le petit bout de femme ait préparé à manger, surtout qu'elle n'était pas une mauvaise cuisinière. Elle avait préparé un Osso Buco (je sais même pas ce que c'est XD jamais goûté !). Voilà un plat fort appétissant, elle posa l'assiette un peu violemment et s'en alla laissant Dean tout seul. Alors comme ça, elle était toujours en colère, au point de rater un déjeuner en tête à tête avec lui. "Yes" se dit le Winchester, elle ne pourrait pas l'embêter. Sa fourchette en main, il apporta à sa bouche un peu de ce plat fort alléchant. Tranquillement, il mâcha, mais soudainement, le goût qui devait se révéler si merveilleux et savoureux devint tout le contraire : un enfer complètement immangeable. Il y avait beaucoup trop de sel, de citron... Le jeune homme grimaça de dégoût, recracha tout dans l'assiette et prit un verre d'eau pour en boire plusieurs gorgées. Avait-elle volontairement saccagé ce plat, s'il y avait un dieu de la foudre, il devrait la foudroyer sur place.

Pas mal vexé, Dean s'en alla dans la cuisine en poussant la porte d'un air nonchalant, il déposa l'assiette dans la poubelle. Une autre assiette trônait sur le plan de travail, mais il était bien trop dégoûté pour la tester. Cette assiette la devait être piégée également. A l'aide de son téléphone et d'un annuaire téléphonique, il téléphona pour commander une pizza. Le chasseur avait commandé deux pizzas, l'une aux 4 fromages et l'autre au chorizo, son bonheur devrait arriver dans une vingtaine de minutes, ce qui lui laissait assez de temps pour trouver un plan de vengeance. Une idée fit son apparition quand il passa la porte de la cuisine. Un large sourire machiavélique étendit ses lèvres. Le seau de la serpillière se trouvait juste à coté de lui, il le vida et y versa l'Osso Buco maudit qu'il avait mis dans la poubelle plus celui qui se trouvait sur le plan de travail. Le plus habilement possible, comme dans les dessins animés, il coinça le seau en haut de la porte de la cuisine de manière à ce que la première personne qui passe le reçoive tout sur la tête.

Tout était en place, il alla près du Juke Box et le mit en route pour écouter "You Could Be Mine" de Gun N'Roses, la bande originale de Terminator 2. Le son à fond comme il avait l'habitude de faire, mais pas à 7 heures du matin comme l'autre blonde. Il mimait une guitare tout en chantant les paroles qu’il connaissait par cœur. Quelqu'un entra dans le bar à ce moment-là, le livreur de pizza, Dean arrêta pour prendre sa livraison et payer le jeune homme avec un petit pourboire car il avait mis moins de temps que prévu. Assis au comptoir, il entama sa première pizza avec grand appétit tout en écoutant la musique.

Dean avait insinué qu’ils étaient quitte, grossière erreur de sa part. Maureen avait beaucoup de qualités, mais un gros défaut : la rancune ! Alors qu’elle était retournée dans sa chambre afin de tenter de réparer son appareil photo, elle repensait à ce que Dean avait dit. Ce qu’il lui avait presque hurlé en réalité la menaçant presque lorsqu’il la prévint de ne pas toucher à sa voiture. Cette remarque n’était pas passé, et elle l’avait toujours au travers de la gorge. Voilà pourquoi elle avait assaisonné de façon dégoutante l’osso-buco [préparation à base de jarrets de veaux avec des carottes, des oignons, des tomates et des zestes d’orange et citron. C’est super bon !!!!] qu’elle avait servit à Dean. Elle avait ajouté à l’attention de chasseur, tout en lui servant sans aucune délicatesse son assiette d’osso-buco :

- On est quitte ? Tu veux Rire !!!! On sera quitte quand tu arrêteras de me traiter comme ta boniche !

Elle avait prêté l’oreille, attendant à recevoir des noms d’oiseau de la part de Dean, mais rien... Pas un mot dans le bar, ce qui lui laissait présager de bien vilaines choses de la part de Dean. Elle regrettait un peu d’avoir entamé les hostilités avec le chasseur, bien qu’au début involontaires, elle avait tout de même persisté avec la douche froide et cela avait marqué le début des blagues entre eux. Combien de fois elle avait assisté à ses joutes de farces entre les frères Winchester, combien de fois elle avait trouvé Dean assez imaginatif dans son domaine, même si Sam avait également quelques tours bien huilés dans son sac. Maintenant c’était elle qui jouait contre Dean et bien qu’un peu inquiète par la tournure des évènements, elle n’en était pas moins pressée de savoir ce qu’il manigançait. Elle fit donc très attention aux bruits alentours, cessant par la même occasion de s’occuper de son appareil. Elle entendait des bruits sourds mais rien qu’elle ne pouvait formellement identifier. Puis il téléphona et commanda une pizza, deux pizzas qui arrivèrent quelques minutes plus tard.

N’entendant plus que Guns N’Roses sur le jukebox, elle se dit qu’elle pouvait sortir et aller manger à son tour. Ce qu’elle avait préparé l’avait fait saliver durant tout la préparation et elle n’avait qu’une hâte : s’en servir une bonne assiette et laisser fondre les morceaux de veau dans sa bouche. En écoutant plus attentivement alors qu’elle sortait de son petit studio, elle se demanda quelle était la chanson préférée de Dean pour ce groupe. Maureen, sans aucun doute aurait choisi Live Or Let Die, mais elle se garda bien de demander au ronchon chasseur alors qu’elle avançait dans le bar, le voyant engloutir une part de pizza. Elle détailla un peu son allure : jeans et t-shirt gris, rien de bien transcendant mais qui lui allait comme un gant. Elle cessa tout de suite de le mater et se dirigea vers la cuisine.

A peine eut-elle ouvert la porte qu’une averse de chose gluante mais avec une très bonne odeur lui dégoulina sur la tête. Surprise, elle resta plantée-là, les épaules légèrement relevées, ainsi que les mains. Elle avait fermé les yeux pour ne pas à recevoir ce qu’elle comprit comme l’osso-buco dans les yeux. Consciente que le mélange d’épices de Tabasco et des zestes de citron et orange aurait pu lui piquer les yeux. Elle se racla le visage des deux mains et les secoua afin de se débarrasser du plus gros qui atterrit par terre, malheureusement sur le parquet et non le carrelage de la cuisine. Elle entendit Dean hurler de rire et se retourna, des éclairs dans les yeux, afin de foudroyer du regard le chasseur qui rigolait à gorge déployée. Un peu vexée de ne pas pouvoir gouter à son plat, elle lui lança :

- J’avais juste piégé ton assiette, je n’aurais jamais gâché un plat rien que pour tes beaux yeux !

Elle resta plantée à mi-chemin entre la cuisine et le bar, apercevant ses cheveux blonds qui lui collait au visage, devenus couleur sauce tomate, son short ainsi que son top en stretch crème avait viré au rouge également. Elle allait dire quelque chose pour rembarrer Dean quand un énorme morceau de veau qui était sur sa tête s’écrasa au sol. Elle considéra la bonne viande étalée par terre et ne put s’empêcher de rigoler. Elle devait être tellement énervée qu’un rire nerveux l’avait envahi et alors qu’elle raclait une quantité phénoménale de sauce qui avait atterrit dans son décolleté, elle pensa : * Tu veux jouer ??? On va jouer !!!! * Elle constata que le parquet avait dégusté et qu’elle serait de toute façon, obligée de le serpiller, alors elle fit volte face, et regarda Dean, la main pleine de sauce elle avança, menaçante et alors qu’elle allait lui jeter la plâtrée à la figure, elle manqua de tomber en glissant sur un morceau de viande et s’étala par terre, les fesses direct dans la mare d’osso-buco. Elle éclata de rire, prenant conscience du ridicule de la situation. Elle fini par se relever, en prenant de grande précaution et alla jusqu’au zinc, laissant sur son passage une trainée de sauce. Dean, surement méfiant avait fait un geste de recul lorsqu’elle s’était approchée du comptoir, elle rigola :

- T’as peur, hein ? Pouffa-t-elle avant de prendre une part de pizza au 4 fromages, sa préférée. J’ai le droit à un peu de réconfort, tu as ruiné mon repas !

Elle sentait bien que le chasseur était sur ses gardes et elle était en train de réfléchir à la manière de l’enduire, lui aussi de sauce. Après avoir englouti sa part de pizza, elle grimaça, se tenant la cuisse. Celle qui était bandée et dont les points de sutures étaient encore un peu douloureux. Elle n’avait pas mal, pas du tout, mais elle voulu attirer l’attention de Dean, faire diversion. Alors qu’il semblait croire à sa comédie, elle le prit de vitesse et s’assit sur ses genoux, le couvrant par la même occasion de sauce. Et alors qu’il essayait de ne pas bouger pour ne pas s’en mettre partout, Maureen en profita pour lui passer les bras autour du cou, lui faisant un câlin dégoulinant de sauce tomate ! La situation, bien que comique, aurait pu faire penser, à des étrangers que les deux jeunes gens étaient en couple, mais les deux protagonistes s’amusaient plus qu’ils ne flirtaient.

- Tel est pris qui croyait prendre ! Conclut Maureen, en raclant ses cheveux et déposant la mixture sur le crâne du chasseur.

Le jeune chasseur n'était pas mauvais quand il s'agissait de jouer des tours aux autres. Il avait déjà un entraînement grâce à son frère, car les deux garçons avaient une forte tendance à toujours faire des blagues à l'autre. C'était plus pour embêter l'autre et montrer qui était le plus fort, plutôt que de rire. A chaque fois, aucun des deux Winchester ne voulaient s'avouer vaincu. Leur petit gué-guerre pouvait durer des jours et tous les coups étaient permis. Ça rendait la compétition plus "fun" mais plus risqué pour chacun d'eux. Dean se souvint à quel point il pouvait être sur le qui vive quand lui et son frère jouaient à ce petit jeu. Il fallait être à l'affût du moindre petit piège mais des fois ça ne marchait pas et il tombait dans le piège. Le coup qui l'avait le plus marqué, c'était quand ce crétin de Sam avait réussi à mettre de la super glue sur la bouteille de bière, du coup sa main était resté collé à celle-ci. Ça faisait parti des risques du métier, mais ça en vallait le coup quand même.

Ce matin, ce petit jeu se jouait contre la blondinette du Roadhouse : Maureen. C'était très peu habituel, elle avait commencée en plus, et Dean n'avait fait que se venger à chaque fois, il était loin de s'avouer vaincu. Mais si elle voulait jouer à ça, le jeune chasseur n'allait pas se laisser abattre, il aurait le dernier mot. Ne pas l'avoir serait synonyme de défaite et contre une fille en plus, surtout cette petit peste de Maureen, il n'aurait pas pu l'accepter. Pour l'heure, Dean devait reprendre des forces et manger quelque chose. Depuis la veille, il n'avait rien avalé, même pas un morceau de pain. C'est donc avec un air jovial qu'il retourna dans le bar et qu'il sentit la bonne odeur qui s'élevait dans les airs. Un Osso Bucco, comme Maureen savait si bien les préparer. Bon, elle le servit nonchalamment puis partit sans lui adresser un traitre mot, ni même un regard. Alors comme ça, elle lui en voulait tellement de s'être vengé de la douche froide. Ha, qu'est-ce que ça pouvait être susceptible une femme songea-t-il en entamant son plat. La surprise fut de taille, un goût horrible, ses papilles excitées dans tout les sens. Tout ce qu'il avait mis dans sa bouche atterrit au centre de l'assiette. Après quelques jurons bien placé, il la jeta dans la poubelle de la cuisine avant de trouver un plan terrible pour faire comprendre à Maureen que jouer avec la nourriture c'était très vilain, surtout quand Dean était dans le coin.

Rapidement, mais pas moins habillement, Dean bloqua un seau dans lequel il avait prit un grand soin de mettre tout l'Osso Bucco restant à l'intérieur, pour le poser au dessus de la porte. La tache était dure, mais au final le piège était infaillible et inévitable. Quiconque poussait la porte de la cuisine finirait coiffé de nourriture. Enfin, la jeune femme dédaigna se montrer pour aller dans la cuisine. Le chasseur se força à garder son sérieux et à faire l'innocent jusqu'à ce qu'elle pousse la porte et que son plan fonctionne. Elle était recouverte de la mixture qu'elle avait préparée, ça lui allait plutôt bien (xD) et ça lui faisait les pieds. L'aîné des Winchester se mit à hurler de rire, il se bidonnait dans tout les sens avalant presque de travers la pizza qu'il mangeait. Il en pleurait presque tellement c'était hilarant de voir cette peste dans un état pareil. La Miss protesta qu'elle n'avait piégée que son assiette, mais lui, il s'en fichait, elle récoltait ce qu'elle venait de semer.

-Tu sais Maureen, j'adore ta nouvelle coiffure ! lança-t-il toujours aussi cyniquement que d'ordinaire.

En venant vers lui, elle glissa et s'effondra sur le sol ce qui rendit le jeune homme encore plus hilare. Décidément, la journée était forte en rebondissement et en rigolade. Le fait qu'elle s'approchait, ne le rassurait pas et il recula légèrement par prudence car il n'avait aucune envie de se prendre une claque alors qu'elle avait les mains complètement sales. Mais en fait, elle demanda juste une part de pizza. Tout d'abord, il fit mine que non, juste pour l'embêter et la voir râler. Enfin, il changea d'avis et la laissa se servir, avec deux pizzas, il y avait de quoi faire, il avait déjà mangé la moitié des deux. Maureen se mit à avoir mal à la jambe, un peu inquiet il se pencha pour mieux voir. La pauvre avait été blessée, il n'y avait pas longtemps. Dean était prêt à lui dire de prendre des cachets contre la douleur, lorsque qu'elle s'assit sur ses genoux. Tout d'abord surpris, il la regarda incrédule, et comprit qu'il venait de se faire piéger comme un bleu. L'air dégoûté, il recula son buste mais bientôt elle l'enlaça. Il jura, se traitant d'idiot et que plus jamais il ne l'aiderait. Le voilà également dans un bel état, tous deux avaient fières allures. Le plus gênant, c'était quand même qu'elle le prenne dans ses bras, il zieuta la porte pour vérifier que personnes n'arrivaient surtout son frère. Dean n'avait pas envie que les gens croient qu'il y avait quelque chose entre Maureen et lui, ce qui n'était pas le cas.

-T'es pas drôle Maureen, je viens juste de prendre ma douche. Tu comptes me lâcher un jour, ou tu veux continuer ça en embrassade ? questionna-t-il peu sérieusement.

Une embrassade...voila une nouvelle idée qui lui traversa l'esprit. Juste pour l'énerver, pour la piéger, il avait bien envie de l'embrasser. Au moins, elle finirait peut-être par le lâcher tout en le traitant de goujat et d'autres noms pas très catholique. Oui, c'était sûrement un plan assez malsain pour se sortir de cette situation et calmer la blonde pendant quelques heures, le temps de trouver un meilleure piège. Quand elle relâcha son étreinte, il la regarda et un sourire calculateur étira ses lèvres. Avec sa main, il essuya la sauce qui dégoulinait sur son propre visage vu qu'elle avait tartinée le sommet de son crâne d'Osso Bucco. Et sans qu'elle ne puisse s'y attendre, ni présager ce qu'il allait faire, ses lèvres se posèrent sur les siennes pour un baiser assez spécial, goût Osso Bucco. Il lui était bien venu l'idée de lui mettre une part de pizza dans le pantalon, mais il ne le fit pas. Elle était déjà pleine de nourriture, alors en rajouter ne servait à rien, surtout que c'était SA pizza et qu'il ne voulait pas la gaspiller. Dean détacha son visage de celui de la jeune femme et sifflota tout en se disant que l'une de ses joues allait recevoir une gifle démentielle d'ici quelques millièmes de secondes.