Dean est de retour [Maureen]

Un jeudi matin, Dean reçut un coup de fil d'une vieille connaissance de son père lui indiquant que, dans une ville, il se passait de drôle de choses. Son frère éyant d'autres occupations, il avait décidé d'y aller seul. Après tout il était grand et pouvait bien y arriver seul. A peine arrivé, un petit voyou le bouscula et lui chaparda son portefeuille, bien sûr, Dean n'avait rien remarqué. Ce ne fut que lorsque qu'il rentra dans le motel pour prendre une chambre qu'il se rendit compte que son bien avait disparu. Dans l'incapacité de payer, il fut obligé de partir à la poursuite du voyou. En parcourant la ville en courant, il glissa sur une crotte de chien, le résultat n'était pas mal : les fesses pile dans la déjection canine. A ce moment-là, le voyou sortit d'un magasin de jeux vidéos, Dean le rattrapa et reprit ce qui lui appartenait. De retour dans le motel, il réserva sa chambre et y déposa ses affaires avant de partir enquêter. Il eut peu d'aide de la population ou peu de renseignement, ce fut donc seul et avec son instinct de chasseur qu'il se débrouilla.

Trois jours plus tard, la "chose" qu'il traquait, commit un nouveau meurtre. En s'introduisant sur les lieux du crime, Dean découvrit que c'était un démon. Après deux jours sans dormir et à arpenter les rues de la ville, il ne trouva rien. Il devait appeler son frère, il y avait de forte chance pour qu'il puisse l'aider. Mais en sortant son portable de la poche, les clefs de la chambre glissèrent et tombèrent dans une bouche d'égouts. Son visage prit une expression de dégoût qu'il accompagna d'un rire nerveux. Pas de chance, c'était sûrement la chasse la plus horrible qu'il ait faite. Obligé de descendre dans les égouts sombres, puant et plein de rat, il partit donc à la recherche de ces fameuses clés. Il tomba nez à nez avec le petit voyou qu'il avait déjà croisé. Celui-ci s'amusait avec ses clés. Dean se mit à courir après lui mais la poursuite se stoppa rapidement, lorsque Dean se prit de plein fouet un tuyau qui sortit de nulle part.

Quelques heures plus tard, il se réveilla, ligoté et toujours dans les égouts, l'e voyou se trouvait devant lui avec un grand sourire narquois. Que se passait-il ? Pourquoi cet enfant l'avait-il attaché avec une corde ? Tout devint clair lorsque les yeux de celui-ci devinrent complètement noirs. Le voyou était un démon? Qui aurait pu le soupçonner ? Dean coupa la corde qui le ligotait, avec le couteau qu'il cachait dans la manche de sa veste et se rua sur le démon qui lui échappa. Après plusieurs jours de recherche en ville, il ne le retrouva pas. Rester ne lui servait plus à rien, il décida alors de retourner au Roadhouse.

Sauf qu'en chemin sa voiture tomba en panne. Devinez le temps pour les réparations : Une semaine et aucun moyen de joindre son frère car il se trouvait dans un trou paumé où les réseaux étaient inexistant.

Après trois jours à attendre les piéces pour sa voiture qu'il répéra lui même. Aprés tout c'est l'une des choses qu'il aime le plus au monde. Sa voiture est aussi précieuse que sa propre vie. Il reprit enfin la route trois autres jours plus tard, son voyage avait ainsi duré plus de quinze jours, tout le monde devait s'inquiéter pour lui.

Pas très loin de son arrivée, à une petite centaine de kilomètre, il s'arrêta pour remettre de l'essence. Un mec pressé s'impatientait car le caissier était soit-disant trop lent. Dean qui se voulut diplomate, essaya de calmer le jeu.

- Calmez-vous monsieur, vous voyez bien qu'il y a trois personnes devant ! Il ne peut pas aller plus vite que la musique.

Le mec : Toi, la fiotte, je t'ai pas sonné, alors tu fermes ta gueule !

Dean fronça les sourcils. Mais pour qui il se prenait ce gros lard, se dit-il. Il ne se laisserait pas faire comme ça.

- Me traiter de fiotte, c'est pas très judicieux surtout quand on ressemble à un tas de merde comme toi.

C'était le mot de trop, le mec impatient qui était plutôt costaud, se retourna et mit une droite à Dean qui tomba brusquement sur le sol. Énervé, il se releva et frappa son agresseur, un bel uppercut, mais pas assez fort pour que le type s'écroule. S'en suivit un combat des plus musclés : Dean vola à travers le magasin de la station, faisant tout tomber sur son passage. Une chose était sûre, il n'avait pas l'avantage. L'homme était bien plus fort. Alors, Dean pensa qu'il pourrait gagner ce combat sans être loyal. Alors qu'il était sur le sol, il se releva rapidement et attrapa un balai qui était en vente pour frapper violemment le type là où ça fait mal, pile dans l'entre-jambe. Après des hurlements de douleur, l'homme quitta le magasin tout en signalant à Dean qu'il se vengerait. Avec un grand sourire, le chasseur se moqua de lui, comme s'ils se recroiseraient un jour ! Il s'excusa auprès du gérant et paya les dégâts avant de retourner à sa voiture.

- Oh ! Non ! Ma voiture ! J'y crois pas ! L'enfoiré ! Je vais le TUER ! cria-t-il.

Le mec avec qui il s'était battu, avait repéré la voiture de Dean et, à l'aide d'une clef, il avait rayé toute la carrosserie de l'aile gauche. Furieux, il reprit la route pour arriver une heure plus tard à destination. Si Sam ou Maureen étaient à l'interieur, ils devaient sûrement avoir entendu la voiture arriver. Hors de sa voiture, Dean regardait sa carrosserie complètement rayée, dégoûté. Sa voiture, c'était son petit bijoux, la voir dans un état pareil le rendait malade. Il se rendit enfin compte que, lors de son combat, son arcade s'était ouverte. Le sang coulait toujours.

Le jukebox diffusait une musique entrainante, une jeune femme passait le balai dans le Roadhouse tout en se trémoussant au rythme de la musique. Les clients avaient déserté le bar et l’auberge ce soir-là, Maureen était toute seule au Roadhouse et elle en avait profité pour faire un peu de ménage avant d’aller se coucher. Elle chantait à tue-tête cette chanson d’Otis Redding, elle l’adorait, surtout qu’elle était tirée d’un film qui l’avait toujours fait rêver : Dirty Dancing. Et oui, ça pouvait sembler très fleur bleue, très adolescente, mais Maureen n’en avait rien à faire du regard des autres. Elle aimait ce film et cette chanson, et ce chanteur et... ce soir, se trouvant seule, elle en avait profité pour écouter ce morceau. Tout en passant le balai entre les tables du bar, elle accompagnait le jukebox, de sa voix mélodieuse et puissante pour ce petit brin de femme. Personne ne pouvait soupçonner ça de la part de Maureen... Personne ne la connaissait vraiment, personne ne savait qu’elle avait une réelle passion pour la musique et pour le chant. Personne ne savait qu’elle jouait du piano depuis l’enfance, personne ne savait qu’elle savait jouer de la guitare également, et personne ne savait qu’elle avait cette voix !

Elle chantait ou jouait souvent du piano au Roadhouse quand elle était seule et triste ou bien seule et heureuse, comme ce soir-là. La raison de cet entrain : la visite de Danny dans la matinée et puis de Judith un peu plus tard dans l’après-midi. Sa meilleure amie avait fait de déplacement depuis Fremont pour passer quelques heures avec Maureen. Depuis qu’elle avait fait une croix sur ses études à l’école d’Art de Fremont, les deux jeunes femmes avaient beaucoup de mal à se voir. Surtout que Maureen était débordée avec le Roadhouse.

Mais ce soir-là, il n’y avait pas de place pour la nostalgie, juste pour la musique, le chant, la danse... et le ménage aussi ! Elle n’avait pas pensé à son vampire de frère de toute la journée, voilà aussi pourquoi, elle était aussi légère. L’inquiétude de savoir s’il était en vie, ce qu’il était devenu, où il était, tout ça n’avait pas effleuré son esprit aujourd’hui. Elle ne s’était pas posé de question. Comme le lui avait conseillé Sam avant de partir le matin-même pour une chasse, elle devait faire le vide dans sa tête de temps en temps, pour ne pas sombrer. Il lui avait également promis qu’ils iraient tout les deux jusqu’au Texas car il voulait lui faire découvrir sa ville natale. Texane également, Maureen avait également prévu de lui faire découvrir le lieu de son enfance. Après toutes ces bonnes nouvelles et ces visites, Maureen n’avait pas envie de se morfondre.

Prise dans l’euphorie du moment, elle n’avait pas entendu qu’une voiture arrivait. Comme aurait-elle pu l’entendre puisque la musique avait envahi le Roadhouse. Elle n’avait pas entendu la portière claquer et la porte du Roadhouse s’ouvrir....

♪♫♪
Love man that's all I am now
I'm just a love man
Ooh baby call me a love man
Yes I am, I'm just a love man
Let me tell you somethin'
Which one of you girls want me to hold you?
A Which one of you girls want me to kiss you?
Which one of your girls wants me to take you out?
Go on I got you, gonna knock you all night
'Cause baby I'm a love man
All right, Ooh, baby I'm a love man
Let me tell ya!
...
♫♪♫

Dean se trouvait toujours sur le parking en train de regarder sa voiture. Le pauvre était totalement dégoûté et désespéré, comment cette ordure de routier avait pu oser toucher à son Impala. A cause de ce fâcheux événement, le jeune homme n'était pas d'humeur jovial, il était surtout très énervé avec une envie de meurtre très prononcé envers l'idiot qui avait fait cela. La totalité de l'aile gauche de son petit bijoux était rayé, et il n'y était pas allé de main morte, la rayure était très profonde et avait totalement enlevé la peinture noire. Il se baissa pour voir ça de plus près, décidément, ça lui donnait mal au cœur de voir sa voiture dans cet état bien qu'elle est connu pire pas très longtemps avant. De long en large, il passait sa main espérant que la rayure s'effacerait comme par magie... le résultat fut le même, le seul moyen de la faire "disparaître" était de refaire la peinture.

*C'est vraiment ma chance ! Si je le retrouve, je le....grrr*

S'attarder devant sa voiture ne servait pas à grand chose, pour le moment il ne pouvait rien faire. Dès demain, il irait voir un garagiste pour avoir de la peinture noire identique à la sienne, comme cela, il pourrait remettre à neuf cette aile endommagée. Après avoir vérifier d'avoir correctement fermé sa voiture, car il ne manquerait plus qu'on lui vole son bébé, il partit en direction du Roadhouse.

Dean poussa la porte un peu trop violemment, du à la colère générée par son altercation et à sa voiture. Il referma la porte tout aussi brusquement avec son air grincheux. Après avoir passé la main sur son visage, il constata qu'il saignait. Tellement il était énervé, il n'avait même pas remarqué que son arcade était ouverte et qu'il avait sûrement un joli œil au beurre noir. A l'intérieur du Roadhouse régnait une atmosphère calme et reposante pour une fois. Il n'y avait aucun client, Maureen avait fini tôt se soir-là. Le seul bruit que l'on pouvait entendre était de la musique et une personne qui chantait. Pendant un instant Dean en oublia ses problèmes, trop intrigué par la personne au talent de chanteur. Ce ne serait quand même pas un talent caché de son cher frère ?

Silencieusement, Dean avança pour voir que c'était Maureen qui dansait et chantait à tue-tête. Le jeune homme resta tout d'abord étonné avant d'éclater de rire. Il ne se moquait pas de son chant car, au contraire, elle avait une très belle voix, mais plutôt de sa façon de bouger.

-C'est toi qui a fait fuir tout le monde ce soir ?

C'était juste une petite vanne ni trop gentille, ni trop méchante, c'était aussi une simple constatation car c'est rare de voir ce lieu vide.

Passant le balai mais également un coup de chiffon sur les tables se trouvant près du jukebox, Maureen n’entendit pas la porte s’ouvrir avec fracas et se refermer tout aussi brutalement. Elle était de bonne humeur, la chanson touchait à sa fin. Toujours en plein délire, elle essuya une table, passant le chiffon tout en remuant son popotin au rythme de la musique. Elle souriait car elle savait qu’elle avait l’air ridicule à gesticuler tout en faisant le ménage, mais elle n’en avait rien à faire. Elle savait que si un client arrivait, elle n’en éprouverait aucune honte. Quand soudain, la musique s’arrêta, elle allait pour mettre une nouvelle chanson quand elle entendit un rire reconnaissable entre mille. Il n’avait pas mieux choisi son jour pour rentrer de chasse. Cela faisait des jours qu’il n’avait pas remis les pieds au Roadhouse et Maureen ne s’en portait pas plus mal. Non pas qu’elle ne l’aimait pas... Enfin si peut-être un peu. Non en fait, il l’exaspérait. Il avait ses bons côtés, mais Maureen ne semblait voir que les mauvais.

Dean Winchester a écrit:: -C'est toi qui a fait fuir tout le monde ce soir ?

Elle laissa un soupir lui échapper, les doigts crispés sur le manche à balai. Etre seule avec Dean la rendait nerveuse. Elle n’avait jamais su pourquoi. Judith, sa meilleure amie, aurait surement fait des suppositions idiotes, du genre que Maureen éprouvait quelque chose pour Dean. Mais la gérante du Roadhouse était catégorique, elle ne supportait pas Dean Winchester. Elle se retourna et lança :

- Les clients ont fuit dès qu’ils ont entendu ta voiture !

Elle était contente de sa vanne foireuse. Avec Dean, c’était plus un jeu qu’autre chose. Cela pouvait être qualifié de bon côté, sa façon de tout prendre à la rigolade, sauf qu’il ne savait pas s’arrêter et ... Maureen ne le supportait pas. Dean n’avait pas mis les pieds au Roadhouse depuis une bonne semaine, et depuis une bonne semaine, le Roadhouse était quasi désert. Cela n’était pas pour déplaire à Maureen d’un certain côté, elle avait moins de travail. Mais d’un autre côté, elle ne voyait personne depuis plus de 5 jours et elle commençait à désespérer. Heureusement Sam avait fait une halte, puis Danny et Judith étaient venu la voir le jour-même. Elle avait été de bonne humeur mais l’arrivée de Dean avait un peu entaché cette excellente humeur. Ramassant le chiffon qu’elle avait fait tomber, elle jeta un bref coup d’œil à Dean. C’était quand même sympa de le voir, quand elle remarqua son arcade dégoulinante de sang.

- Dean ! Regarde ton œil, tu vas me mettre du sang partout alors que je viens juste de nettoyer.

Elle délaissa son balai et son chiffon qu’elle laissa choir au bord de la table. Elle avança précipitamment vers Dean, le poussant dans le dos pour le conduire vers le bar.

- Ne bouge-pas, j’arrive !

Elle passa derrière le bar, alla jusque dans la cuisine et revint avec un torchon propre, de la glace et un bol d’eau. Elle déposa le tout devant Dean puis retourna dans la cuisine et rapporta une trousse servant de pharmacie, pour les petites blessures d’Hunter. Elle était devenue l’infirmière attitrée au Roadhouse, enfin pour les Winchesters et Damian. Elle n’avait aucune compétence en la matière, elle avait certes rêvé d’être médecin étant plus jeune mais elle y avait vite renoncé quand la photographie avait envahi sa vie. Mais Maureen était douce, et elle ne supportait pas que les gens souffrent. Alors dès qu’elle pouvait panser certaines blessures, elle y allait, sans réfléchir. Tranquillement, et avec méthode, elle ouvrit sa trousse, et en sortit compresses stériles, désinfectant et stripes. Elle ouvrit un sachet de compresse qu’elle laissa tremper dans l’eau, puis elle prit les glaçons qu’elle plaça dans le torchon. Elle avait l’intention de poser la glace sur la coupure afin d’endormir la douleur, puis après elle désinfecterait et mettrait les stripes afin de souder la plaie. Elle l’avait fait tellement de fois que tous ces gestes étaient devenus presque mécanique. Mais avant tout, elle devait nettoyer cette vilaine entaille et enlever le sang qui maculait l’arcade et la joue de l’ainé des Winchester. Alors qu’elle passait la compresse humide sur le visage de Dean, doucement, elle ne put s’empêcher de parler. La nervosité l’avait gagné une nouvelle fois et comme souvent quand elle était nerveuse, elle parlait. Connaissant le caractère sanguin de Dean, elle ne put s’empêcher de lui demander :

- C’est un démon qui t’a fait ça ou bien... c’est un dommage collatéral ?

Comme personne n'était venu l'accueillir sur le parking du Roadhouse qui était désert, et qu'il ne pouvait rien faire de plus pour sa précieuse voiture, il entra à l'intérieur du bâtiment. Tout comme le parking, l'endroit se trouvait désert ce soir-là, mais la musique marchait. Une personne se trouvait à l'intérieur car une voix mélodieuse accompagnait le chanteur. Ce n'était pas une voix grave et masculine, mais une jolie voix féminine légèrement aiguë. Dean n'aurait jamais pensé que cette si jolie voix pouvait appartenir à Maureen, c'est une qualité qu'il ne lui aurait jamais attribué avant de l'entendre. Par contre une chose était sur c'est qu'elle n'avait aucun talent en danse. Malgré son niveau d'énervement, il ne pu s'empêcher de sortir son téléphone portable pour la filmer en train de danser, il commençait à pouffer de rire en silence pour ne pas se faire remarquer. La fin de la chanson approchait, alors il stoppa la vidéo qu'il prit bien soin d'enregistrer et de cacher dans un dossier où personne ne soupçonnerai rien. Une fois son portable rangé et fier de lui d'avoir un précieux dossier sur Maureen à ressortir si jamais celle ci l'embêtai, il explosa de rire. La jeune femme qui n'avait pas encore remarqué la présence du chasseur ne bougea plus pendant un court instant. Dean fit sa petite constatation sur le fait que l'endroit était extrêmement calme sûrement par sa faute. Sa remarque avait sûrement du la vexer un peu, de toute façon ces deux-là n'avaient pas pour habitude de s'entendre et de s'envoyer des fleurs !
La blonde se retourna pour lui répondre, il aurait du s'en douter, elle ne se laissait jamais faire, surtout par lui.

Maureen a écrit:: - Les clients ont fuit dès qu’ils ont entendu ta voiture !

Dean qui avait réussi à oublier sa voiture reprit un air énervé, ce soir elle avait bien choisi le sujet de sa réplique. N'aurait-elle pas pu parler d'autre chose que de sa voiture ? Le jeune homme tenta de garder son self-contrôl pour ne rien répondre, car vu son humeur, il risquerait d'être extrêmement vexant et son but n'était pas de faire du mal à son amie. Une fois qu'elle se rendit compte de l'état du visage de Dean, elle n'en parut pas plus inquiète, elle râla car par sa faute son ménage allait être à refaire.

Maureen a écrit:: - Dean ! Regarde ton œil, tu vas me mettre du sang partout alors que je viens juste de nettoyer.

[b]-C'est gentil de t'inquiéter pour moi, Maureen ! lança-t-il sur un ton très ironique.

Elle poussa Dean jusqu'au comptoir où il s’assit sur l'un des tabourets en attendant qu'elle revienne. La jeune femme avait déjà ramené deux ou trois choses dans le but de le soigner puis, après être repartie, elle revint avec la fameuse trousse de secours. Dean se contenta de la regarder sortir différentes chose commes du coton, du désinfectant... En général, il n'avait pas besoin de l'assistance de quelqu'un pour se soigner, il le faisait tout seul ou avec l'aide de son frère. De plus les Winchester n’étaient pas du genre à être des "chochottes", surtout pas avec le boulot qu'ils faisaient. Mais comment ne pas apprécier de se faire soigner par une jolie infirmière. D'ailleurs en parlant d'infirmière, Maureen n'aurait-elle pas oublié quelque chose ?

-T'aurais pas oublie ta tenue d'infirmière sexy dans la cuisine ?

Bien que ce ne soit pas vraiment le moment de plaisanter, Dean ne pouvait pas s'en priver et puis c'était le seul moyen d'oublier sa mauvaise humeur, due à son altercation avec le chauffard dans la station service. Maureen allait sûrement lui répondre une chose du genre "tu n'es qu'un sale pervers" ou "qu'est-ce que tu peux être con" mais il commençait à en avoir l'habitude. En attendant, la jeune femme nettoya le sang qui se trouvait sur son visage pour mieux le soigner par la suite.

Maureen a écrit:: - C’est un démon qui t’a fait ça ou bien... c’est un dommage collatéral ?

Dean la regarda sans avoir l'air étonné qu'elle pose cette question, il se doutait bien qu'elle allait lui poser cette question. Il se devait de lui expliquer ce qui c'était passé, bien sûr, dans l'histoire, c'est lui qui aurait l'avantage, jamais il ne se ferait passer pour un perdant, encore moins devant Maureen, elle était bien du genre à se moquer de lui.

-C'est juste un sale type qui cherchait des noises à tout le monde. Je lui ai bien dit de se calmer mais il ne m'a pas écouté ! Ce n'était qu'un gros tas de muscle sans cervelle, j'ai eu aucun mal a m'en débarrassé.

Il montra alors son bras gauche à Maureen, il le plia juste assez pour montrer ses muscles comme si c'était lui le plus fort. Alors que dans le combat, il était très loin d'avoir l'avantage.

- Par contre, il s'est vengé sur ma voiture.... ajouta-t-il en grommelant entre ses dents.

[j'espère que mon post te conviendra et qu'il n'y a pas trop de faute]

[J'ai corrigé les fautes!]

Elle n’avait pas relevé la réflexion qu’il avait faite, comme quoi elle ne s’inquiétait pas pour lui. Elle savait très bien qu’il avait été ironique, le son de sa voix l’avait trahi. Maureen s’inquiétait pour lui, surtout pour lui. Et elle n’avait jamais vraiment su pourquoi. Sûrement car Dean était casse-cou. Contrairement à Sam qui était bien plus réfléchi que son ainé. Depuis qu’elle connaissait les Winchester, elle avait appris à les apprécier, chacun différemment et Dean pouvait penser ce qu’il voulait. Même s’ils n’avaient pas de points communs, même s’ils se chamaillaient souvent, même s’ils avaient des avis différents, surtout concernant les vampires et les loups-garous, Maureen l’appréciait et n’aurait voulu le moindre mal à Dean. Quoi que par moment, elle avait envie de le frapper. Surtout quand il avait fait sa blague foireuse sur l’infirmière sexy.

Maureen avait toujours eu quelques complexes avec son physique, elle ne se trouvait jamais à la hauteur. Elle se trouvait trop petite, pas assez bien “roulée,” expression qu’utilisait Dean et qui l’agaçait, elle avait un complexe avec ses genoux, ses bras, ses pieds... Enfin elle se trouvait tout un tas de défauts que seule elle-même pouvait voir. Elle ne se trouvait pas assez jolie, et entendre Dean parler des jeunes femmes qu’ils rencontraient durant leur chasse la rendait nerveuse, peu sûre d’elle, voire jalouse.

Alors qu’elle prenait bien soin de nettoyer la blessure de Dean, en douceur, elle écouta ce qu’il avait à dire concernant l’origine de son arcade ouverte. Elle l’écouta raconter son altercation avec un gros costaud. Et fut amusée par la façon qu’avait Dean de se vanter. C’était tout lui. Elle avait fini de nettoyer la plaie lorsqu’il gonfla son biceps gauche. Elle ne put réprimer un sourire alors qu’elle imbibait une compresse de désinfectant. Puis il parla de sa voiture. Dean et son Impala, c’était une grande histoire d’amour. Elle était sur le point d’éclater de rire alors qu’il ajouta que le gros costaud s’en était pris à la Chevy. Se retournant face au bar, elle prit une grande inspiration et retrouva son sérieux. Elle ne voulait pas énerver Dean, sinon il aurait de nouveau saigné. Elle préféra changer de sujet afin d’apaiser les tensions.

- Désolée pour ta voiture... Ton frère est parti ce matin, Damian m’a téléphoné et Sam lui a proposé son aide pour enquêter sur des morts bizarres à Columbus...

Elle avait été surprise, quelques jours plus tôt, que les frères Winchester ne partent pas en chasse ensemble, et le matin-même le fait que Sam accepte de partir à Columbus rejoindre Damian l’avait un peu surprise. Surtout qu’il lui avait proposé ce petit tour au Texas, il avait précisé que Dean serait de la partie. Soudain tout s’éclairait dans son esprit. Dean, comme Sam, préparait la mort de l’ainé des Winchester, essayant de s’habituer à ce qui allait être affreux pour chacun des deux. Soudain, un voile de tristesse s’empara de Maureen. Elle prit conscience que bientôt Dean ne serait plus parmi eux, qu’ils ne débarqueraient plus au Roadhouse comme il avait l’habitude de faire, qu’elle n’entendrait plus son rire gras, ses blagues salaces et tout ce qui faisait Dean Winchester. Elle reprit une inspiration non pas pour retenir un rire, mais pour retenir des larmes. Elle regrettait presque l’arrivée de Dean, maintenant. Sa journée avait été tellement joyeuse... et ce soir... Elle reprit les soins de Dean, essayant par tous les moyens de ne pas croiser son regard.

- Attention ça va piquer, dit-elle dans un murmure alors qu’elle appliquait la compresse imprégnée de désinfectant sur l’arcade sanguinolente de Dean.

Maureen n'avait rien répliqué à sa petite vanne sur la tenue d'infirmière, c'était bien étonnant et aussi très rare qu'elle ne lui fasse pas ravaler ses réflexions. Sans doute l'avait-elle traitée d'idiot dans sa tête pour ne pas envenimer d'avantage le jeu ? Elle se contentait de nettoyer le sang qui se trouvait sur le visage de Dean. Le gros costaud avait tapé juste là où il ne fallait pas, l'arcade étant sûrement la seule partie du visage qui saigne autant. Heureusement que Maureen ne craignait pas le sang, le jeune homme avait connu un tas de femme et certaines d'entre elles avaient le don de tomber dans les pommes ou de partir d'un air dégoûté dès qu'elles voyaient ne serait-ce qu'une petite goutte de sang.

La petite blonde ne trouva pas grand chose à redire de son histoire avec l'automobiliste furieux, après tout c’était des choses qui arrivaient. Elle se dit désolée pour l'Impala. Il leva son regard un instant sur elle, il doutait qu'elle soit autant désolé que sa. De plus, elle changea rapidement de sujet pour parler de son frère. C'était un moyen subtil de lui faire oublier ses fâcheux événements et de le rendre un peu moins tendu et énervé. Comme ça, Sam était partie avec Damian pour une chasse. Il ne pouvait pas lui en vouloir, après tout c'était lui qui était parti seul pour une chasse, il faut dire que son frère était plutôt occupé et qu'il n'avait aucune envie de le déranger. Des fois, le meilleur moyen de réfléchir à certaines choses c’était de se retrouver seul, Dean en avait besoin de temps en temps, et en ce moment, c'était plus que nécessaire. Le jeune homme venait d'arriver à un moment de sa vie où il devait faire un point. Par exemple : se demander s’il avait été un bon fils et ce qu'il aurait pu faire pour rendre son père encore plus fier de lui. Il ne le montrait plus, mais il avait toujours du mal à accepter le fait que son père se soit sacrifié pour lui sauver la vie. Est-ce que ça en valait vraiment la peine ? Quand il pensait à cela, il se disait que oui, sinon qui aurait fait la même chose pour Sammy ? Personne... La vie de son frère était bien plus importante que la sienne.

-Il a eu raison d'aller l’aider. J'espère qu'il aura plus de chance que moi. Le démon que je chassais m'a échappé...

Rares étaient les créatures qui échappaient à un Winchester, cela démontrait qu'ils n’étaient pas des surhommes et que l'échec faisait partie intégrante de leur boulot. Dean avait horreur d'échouer surtout quand il s'agissait de monstre qui tuait de pauvres innocents, ça pouvait se lire sur son visage, il avait l'air contrarié et déçu de lui. Mais pour lui, ce n'est que partie remise, il le traquerait et le tuerait avant de mourir lui-même.

Maureen se mit à appliquer la compresse de désinfectant sur la blessure de Dean, elle l'avait même prévenu que ça allait piquer. A peine le coton toucha son arcade qu'il eut un geste brusque de recul tout en criant "Aie !!! Ça fait mal". Ce n'était pas la faute de la jeune femme bien sûr, mais ça picotait et c'était des plus désagréable. Il la regarda, mais son regard semblait fuir le sien comme si quelque chose n'allait pas. Fronçant légèrement les sourcils, il continuait de la regarder d'un air intrigué pendant qu'elle continuait de le soigner.

-Quelque chose ne va pas, Maureen ?

Désormais Dean commençait à penser qu'il avait vraiment dit quelque chose de trop et cela l'avait sûrement vexé. Les mauvaises habitudes de celui-la, il disait souvent des choses sans en mesurer les conséquences, cela se prouvait dans l'état qu'il était ce soir.

-Heu...désolé si j'ai dit quelque chose de mal.

Les excuses n'étaient sûrement pas le point fort du jeune homme, mais il n'avait aucune envie de voir Maureen lui faire la tête, sûrement pas ce soir. Au contraire, il préférait la voir sourire, ça lui ferait oublier la douleur et sa voiture.

Elle savait que Dean n’aimait pas voir Sam s’en aller tout seul. C’était un grand frère très protecteur et lorsqu’il lui répondit qu’il avait eu raison d’aller aider Damian, Maureen n’en revint pas. Elle était certaine maintenant que toutes ses chasses en solo n’avaient pour but que d’aider Sam à se débrouiller tout seul. Mais Sam ne serait pas seul, Maureen serait là pour lui, comme il avait été là pour elle à la “mort” de son frère et celle de sa mère. Elle fut également surprise lorsqu’il lui avoua qu’il avait laissé échapper un démon. Dean n’était pas du genre à reconnaitre ses erreurs, encore moins ses échecs. Et celui-ci était de taille.

Au moment où elle effleura l’entaille sur le visage de Dean, celui-ci gémit en se reculant brusquement, ce qui déstabilisa Maureen. Elle cessa tout de suite l’application de la compresse imbibée de désinfectant. Et s’affaira à faire tenir une dizaine de glaçons dans un torchon. Elle était soucieuse maintenant. Soucieuse de ne pas lui faire mal et soucieuse de penser que d’ici quelques mois Dean ne serait plus là. Elle lui appliqua le torchon empli de glaçon sur l’entaille afin d’endormir la douleur. C’est à ce moment très précis qu’il lui demanda ce qui n’allait pas.
*Tu vas mourir d’ici quelques mois... Non ça ne va pas du tout !* Pensa-t-elle. Elle déglutit avec force afin de garder ses yeux intacts. Elle ne voulait pas pleurer, pas devant lui. Surtout pas devant lui et maintenant, alors qu’ils n’étaient que tout les deux au Roadhouse.

Alors qu’elle reprenait le fil de ses soins, se concentrant sur ses gestes, il lança :

Dean Winchester a écrit:: -Heu... désolé si j'ai dit quelque chose de mal.

Et voila qu’il s’excusait maintenant, c’était pire que tout. Elle fit tomber le torchon et les glaçons tombèrent par terre, glissant un peu partout sur le sol du Roadhouse. Déstabilisée par sa maladresse mais surtout par les excuses de Dean, elle se releva, faisant un geste témoignant du fait qu’elle n’en avait rien à faire que les glaçons inondent le sol du Roadhouse en fondant. Elle sentit les larmes venir et incapable de les retenir, elle tendit la compresse à Dean afin qu’il se désinfecte lui-même la plaie. Sa main tremblait, elle n’arrivait plus à se contrôler. Une fois qu’il s’en saisit, elle s’en alla dans les cuisines en lançant à la dérobée, la voix tremblotante :

- Désinfecte ta plaie, j’arrive avec de nouveaux glaçons !

Elle s’enfuit dans les cuisines et mit la main devant sa bouche pour essayer de ne pas faire de bruit en sanglotant. Elle se trouvait ridicule de réagir de la sorte. Elle connaissait la destinée de Dean depuis longtemps, pourquoi ce soir, cela l’affectait autant que ça. Elle n’en avait pas la moindre idée. Tout en pleurant, elle posa le torchon sur le plan de travail et le remplit de nouveaux de glaçons qu’elle sortit du congélateur. Elle fracassa le plastique contre le plan de travail avec vigueur pour faire sortir les glaçons et évacuer un peu de frustration par la même occasion. La mort la côtoyait de près depuis toujours. Il y avait eu son père, puis son frère et sa mère... Puis Sam qui avait retrouvé la vie grâce à Dean. Mais Dean, qui lui redonnerait la vie ? Elle fondit de nouveau en larmes, laissant échapper un nouveau sanglot qu’elle tenta d’étouffer une nouvelle fois avec sa main. Elle respira profondément, s’agrippant au plan de travail pour se contenir. Dès qu’elle retrouva un semblant de calme, elle lança depuis les cuisines à l’attention du blessé :

- J’arrive, ces glaçons sont coriaces !

Elle essaya de remettre un peu d’ordre sur son visage, elle regarda son reflet dans une casserole en inox qui était accrochée au mur, s’essuyant le visage, elle semblait de nouveau “normale”. Mis à part ses yeux verts-bleus, rougis par les larmes.

La jeune femme s'occupait toujours de lui, mais désinfecter la plaie était beaucoup plus douloureux que ce que Dean pensait. Surpris, il avait reculé la tête tout en criant sa douleur d'un simple "Aie". Maureen reposa la compresse et appliqua à la place, le torchon rempli de glaçon. Le froid ne faisait pas autant de bien que prévu, ça avait le don de faire disparaître la douleur, mais aussi de donner un léger mal de tête au chasseur. Voyant que son amie était étrangement bizarre, il ne put s'empêcher de demander si il y avait un problème. On dit souvent que la curiosité est un mauvais défaut, sur ce coup-là, ça l'était peut-être car elle ne répondit rien. Malgré son air interrogateur, il n'eut aucune réponse et elle persistait à fuir son regard. Alors, il s'excusa pour une raison inconnue. Dean n'avait aucune envie de la blesser ou de la contrarier et pour une fois, il se montrait courtois envers elle.

Maureen laissa tomber le torchon plein de glaçon, il regarda le sol où les petits cubes d'eau gelée avaient glissés. Quelle maladresse de la part de la jeune femme, il se leva pour ramasser les glaçons, mais elle lui indiqua que ce n'était pas grave avant de partir précipitamment dans la cuisine, juste après lui avoir donné la compresse de désinfectant. Dean resta quelque secondes debout, se demandant ce qu'il avait bien pu faire pour la faire fuir de la sorte. Pour une fois qu'il ne se moquait pas d'elle, qu'il ne la charriait pas, il avait quand même fait quelque chose de travers. A croire qu'il devenait de plus en plus fort niveau connerie. Un simple haussement d'épaule pour se dire que ça lui passerait, les femmes ont toujours tendance à changer d'humeur assez vite et pour un rien. Pour éviter de lui donner trop de travail par sa faute, il ramassa les quelques glaçons pour les remettre dans le petit bol sur le comptoir. Ayant entendu les ordres de désinfecter sa plaie tout seul, il s'exécuta. Le faire soi-même était tout de même moins douloureux, encore un "truc" psychologique !

Maureen avait l'air de s'énerver contre les glaçons, il entendait taper, et sa voix cria que ceux-ci étaient coriaces ce qui expliquait pourquoi elle mettait du temps pour revenir. Le jeune homme resta silencieux pendant qu'il appliquait le morceau de coton sur son arcade. Grâce à ce silence devenant pesant, il entendit quelqu'un sangloter très faiblement. Vu que personne ne se trouvait à l'intérieur, mis à part Maureen et lui, il en conclu que c'était la jeune femme. Maintenant c'était sûr, quelque chose n’allait pas. Curieux et inquiet, il se leva pour partir dans la cuisine. Sans bruit, il se plaça contre le mur et se pencha légèrement pour voir à l'intérieur. La jeune femme finissait de s'occuper des glaçons, l'expression de son visage était incroyablement triste, ce qui inquiéta d'avantage le Winchester. Sans prévenir, il entra dans la cuisine et fit comme si il n'avait rien vu pour se diriger vers le frigo et en sortir une bière.

-Ça va aller ? Questionna-t-il.

Il se rendit compte que sa question n'était pas vraiment la meilleure à poser en se moment, alors il se rattrapa.

-...avec les glaçons ? Je veux dire, tu y arrives ?

Comme elle n'avait pas vraiment l'air prête à répondre, il sortit rapidement de la cuisine pour retourner s'asseoir sur le tabouret du bar avec sa bière. De nouveau, il appliqua la compresse de désinfectant jusqu'à ce que la plaie soit bien propre.

-Maureen, je te laisse la chance de finir de me soigner ou je dois le faire moi-même ?

Sa question était nulle, son seul but était de faire revenir la jeune femme ici.

[j'espère que t'arriveras à me répondre, j'avais pas trop d'idée xD]

Elle avait retrouvé un semblant de contenance lorsque Dean débarqua sans prévenir dans la cuisine. Surprise, elle sursauta et lui tourna le dos afin qu’il ne puisse pas voir son visage et ses yeux rougis. La dernière fois qu’elle avait pleuré devant Dean, c’était le soir où son frère avait voulu la mordre. Dean avait débarqué au Roadhouse, en plein travaux et avait gâché les retrouvailles de Christopher et de sa sœur. Maureen s’était interposé entre son vampire de frère et le Hunter, mais Chris n’avait pu retenir ses bas instincts et avait failli mordre Maureen. Alexan avait juste eu le temps de le retenir et ils s’étaient enfuis. Maureen en avait terriblement voulu à Dean, et elle avait fondu en larmes, devant lui. Presque hystérique, elle lui avait hurlé tout un tas de choses horribles à la figure. Tout un tas de choses dont elle ne pensait pas un traitre mot, mais la colère avait pris le pas sur la nature même de Maureen. La gentille et douce jeune femme avait laissé place à une Maureen enragée et tremblante de larmes et de fureur. Durant des semaines, elle en avait voulu à Dean, au point de ne plus lui parler. Mais la lettre de Christopher qui lui était parvenue, et le fait d’apprendre que Dean avait donné sa vie pour son frère avait changé la donne. Elle avait tiré un trait sur le passé, et s’était juré de ne plus pleurer devant Dean. Voilà pourquoi, elle avait fuit dans les cuisines...

Quand Dean lui demanda si ça allait, elle crut d’abord qu’il avait remarqué qu’elle avait pleuré, alors elle se crispa légèrement, jusqu’à ce qu’il finisse sa phrase. Il n’avait parlé que des glaçons et cela l’avait rassuré. Elle jeta un coup d’œil au Hunter lorsqu’il ouvrit la porte du frigo et qu’il en sortit une bière. Elle avait l’habitude de le poster dès qu’il entrait dans la cuisine, mais ce soir-là, elle avait peur que sa voix ne déraille si elle disait quelque chose, à l’instant même. Alors elle le laissa faire, sans un mot. Il lui avait posé une question, mais toujours avec la même crainte que sa voix ne parte en vrille et qu’elle ne trahisse son état, elle préféra ne rien répondre et se concentra sur ses glaçons.
Elle fut soulagée lorsque Dean sortit de la cuisine et repassa dans le Roadhouse. Après avoir terminé de confectionner une nouvelle poche de glace, elle se regarda une nouvelle fois dans le miroir de fortune, fixant ses yeux rougis, elle se dit après-tout que si elle fuyait le regard de Dean, il ne remarquerait rien. Elle avait évacué sa tristesse, se sentant plus légère, elle allait repasser du côté bar lorsqu’elle entendit Dean lui demander :

Dean Winchester a écrit:: - Maureen, je te laisse la chance de finir de me soigner ou je dois le faire moi même ?

Elle ne put réprimer un sourire après cette question, encore une fois le charme de Dean opérait. Il était peut-être bourru, un peu pervers par moment, et terriblement agaçant aux yeux de Maureen, elle ne pouvait nier qu’il avait un certain charme et qu’il pouvait-être par moment drôle et attentionné. Elle refit son apparition du côté du bar. Une personne qui aurait débarqué à ce moment-là n’aurait vu qu’une jeune femme souriante et pleine d’entrain. Maureen avait cette capacité, de faire comme si de rien n’était. Un talent de comédienne qu’elle avait appris avec le temps. Elle revint près de Dean, avec la poche de glace qu’elle lui colla délicatement sur le front en lui disant :

- Laisse-moi faire, tu veux ! T’es pas doué pour te soigner. Si je te laisse faire, tu garderas des marques. Certaines cicatrices peuvent-être sexy... Mais bon, mon instinct de photographe me pousse à te soigner correctement. Tiens-ça, tu veux, que je puisse préparer les stripes.

Elle laissa Dean tenir le pochon de glace et prépara 6 strips. L’entaille n’était peut-être pas profonde, mais assez large et 6 strips ne serait pas de trop. Elle prit délicatement le premier morceau de tissu adhésif, et oublia ses yeux rougis. Elle regarda Dean et lui annonça :

- Le moment que je préfère ! T’es prêt ?

Elle sourit à demi. Elle allait devoir appuyer sur les bords de la plaie afin de la souder avec les strips. Elle n'était en rien sadique, même si Dean aurait pu le penser à ce moment-là. Elle aimait la précision et recoller les plaies était un travail de précision.Cela ne serait pas une partie de plaisir pour le Hunter. A ce moment très précis, elle ne repensait plus au fait qu’il allait mourir d’ici quelques mois. Elle était trop concentrée sur les soins qu’elle lui donnait. C’était tout Maureen, une mine de contradiction...

Après un passage furtif dans la cuisine pour récupérer une bouteille de sa boisson préféré, Dean repartit s'asseoir au comptoir. Pendant qu'il était dans la cuisine, il avait vu Maureen continuer de s'occuper des glaçons qui serviraient, par la suite, à atténuer sa douleur et dégonfler son arcade. Le choc l'avait, certes, ouverte, et lui avait fait prendre le double, voire le triple, de sa taille habituelle. Encore heureux pour le chasseur, sa figure ne ressemblait pas à celle d'un boxeur après un match acharné sur un ring. La jeune femme n'avait pas pris le soin de lui répondre quand il lui posa sa question, ce n'était pas bien grave, en tout cas, elle avait toujours l'air étrange et il avait décidé de ne pas remuer le couteau dans la plaie. Pourtant, c'était dans les habitudes de Dean de tout faire pour l'embêter, mais celui-ci n'était pas assez d'humeur joviale et festive pour faire cela ce soir.

Une main sur la bouteille de bière, l'autre en haut sur la capsule, un petit tour vers la droite et le tour était joué. Ça devait bien faire plus d'une semaine qu'il n'avait pas bu ce doux nectar, car là où sa voiture était tombée en panne, il y avait une rupture de stock. Dean s'était retrouvé à boire de l'eau, ce liquide transparent sans odeur et surtout sans goût. Pour lui, c'était la grosse déprime. Sans plus attendre, il approcha le goulot de ses lèvres pour boire une bonne gorgée, voilà quelque chose de désaltérant, il ne manquait plus que la pizza.

La jeune femme qui avait fini de martyriser les pauvres glaçons, fut de retour auprès de Dean pour la suite de la séance de torture... Il put parfaitement voir qu'elle avait l'air normal, du moins c'était ce que les apparences montraient. Juste avant, son visage avait eu une expression tellement triste et, là maintenant, c'était tout le contraire. Le jeune homme commençait à la soupçonner qu'elle se foutait de lui mais, il se tut. Ou alors, le fait de devoir soigner Dean la réjouissait, du moins la dernière partie des soins.

Maureen a écrit:: - Laisse-moi faire, tu veux ! Tu n’es pas doué pour te soigner. Si je te laisse faire, tu garderas des marques. Certaines cicatrices peuvent être sexy... Mais bon, mon instinct de photographe me pousse à te soigner correctement. Tiens ça, tu veux, que je puisse préparer les stripes.

-T'as intérêt à ce que ça laisse aucune marque ! J'ai pas envie de ressembler à Harry Potter !

Et hop, ça, c'était fait, une nouvelle blague foireuse de la part de Dean. Comparer sa "future," possible cicatrice à l'arcade à celle d'Harry Potter qui en avait une sur le front, c'était vraiment très fort. Est-ce que cela allait faire rire Maureen ou allait-elle le traiter d'idiot, ou encore de Geek, il le découvrirait bien assez tôt.

Le chasseur tenait dans sa main le torchon rempli de glaçons tandis que Maureen, préparait les strips. Bien qu'il ne soit pas douillet, quelque chose lui disait que ça allait faire mal. Il commença à prendre peur à la vue du petit sourire en coin de la jeune femme. Elle allait prendre un malin plaisir à le torturer, quelle sadique...

-Tout compte fait, je crois que je vais le faire moi-même, hein... expliqua t'il d'un ton peu rassuré.

Trop tard, elle était déjà en train de commencer à poser les strips sur sa blessure. Il serra dans dents pour contenir la douleur qui commençait à le lancer de nouveau. Ce qui était sûr, c'était qu'elle n'y allait pas de main morte, elle faisait sûrement du bon boulot, mais elle faisait aussi très mal.

-Aieeuuuu !!!! Tu pourrais pas faire ça avec plus de délicatesse, bon sang ! Même Barracuda serait plus doux que toi.

Et hop, re-belote, voici la deuxième référence cinématographique de Dean de la soirée, il fallait croire que ce soir il était inspiré. Il avait dit ça sur un ton légèrement condescendant. Pour se donner un peu de courage, il attrapa sa bouteille de bière et but plusieurs gorgée.

Concentrée dans les soins qu’elle donnait à Dean, elle ne prit pas la peine de relever la pauvre blague qu’il avait faite sur Harry Potter. Elle aurait bien rit mais le ton qu’il avait utilisé l’avait un peu rebutée. Elle était à deux doigts de lui jeter les strips à la figure et de s’en aller dans sa chambre. Le Roadhouse était fermé de toute façon, elle n’avait aucune raison de rester. Sauf que Dean avait besoin d’elle, et ça, elle ne pouvait le nier. Elle aurait bien voulu mais Maureen prenait soin des autres, c’était dans sa nature. Et même avec tous les efforts du monde, et malgré l’énergumène qui se tenait au bar, elle ne pouvait aller contre sa nature.

Maureen, un strip collé sur l’index, s’approcha de Dean. Elle crut détecter une certaine crainte, ombrager l’expression railleuse du chasseur. Elle sourit, et son sourire s’élargit lorsqu’il suggéra de se soigner tout seul. Un strip dans la main, pour la première fois depuis qu’elle le connaissait, elle était en position de force face à un Dean légèrement anxieux, et cela l’amusa. Elle ne lui laissa aucune alternative quand elle commença à poser le premier strip. Assis sur l’un des tabourets du bar, Dean serra les dents. Maureen, quasiment collé au Hunter, à cause des soins qu’elle lui prodiguait, ne loupait pas une miette de la souffrance de Dean. Elle savait qu’il ne dirait rien, trop orgueilleux pour montrer ses faiblesses. Maureen était pourtant la douceur incarnée. Damian et Sam ne se plaignaient jamais lorsque Maureen s’occupait d’eux. Dean, l’éternel ronchon, ne se privait pas pour geindre sans raison, ce mec était un vrai gamin. Ne pas l’entendre était mauvais signe, elle comprenait qu’il souffrait beaucoup alors elle s’appliqua pour le soigner avec le plus de délicatesse possible. Soudain, alors qu’elle s’approcha pour lui poser l’avant-dernier strip, elle remarqua la main du Hunter à quelques millimètres de sa hanche. Instinctivement, elle eut un mouvement de recul, et son doigt appuya sur l’entaille. La réaction de Dean fusa :

Dean Winchester a écrit:: -Aieeuuuu !!!! Tu pourrais pas faire ça avec plus de délicatesse, bon sang ! Même Barracuda serait plus doux que toi.

-Excuse-moi ! J’ai été... distraite !

Elle grimaça en regardant le visage tordu de douleur de Dean, elle était vraiment désolée pour lui. Se reconnectant sur sa tache, elle ne put s’empêcher de jeter un coup d’œil à la main de Dean, qui était sagement posée sur son genou. Elle s’était fait des idées.
* Il n’oserait pas me toucher... Je l’exaspère... et puis je ne suis sûrement pas son type ! Ce mec préfère les filles faciles ! Ahhhhhh Maureen, concentre-toi !* Pensa-t-elle. Elle entreprit de recoller l’avant-dernier strip. Voyant la réticence de Dean, elle lui lança, tout en se souvenant d’un accident malheureux qui était arrivé à son frère, alors qu’il était tout à fait humain :

- Le jour de ses 14 ans, Christopher avait eu un skate-board tout neuf. Il a voulu l’essayer dans la descente, qui menait à la réserve. Il s’est prit un panneau d’affichage en pleine tête. Il s’était ouvert, comme toi, l’arcade. Pour pas inquiéter Maman, c’est moi qui l’ai soigné. Je n’étais pourtant pas bien grande. Et bien, il n’a pas dit un seul mot ! Et tu pourras regarder, il n’a aucune mar...

Soudain Maureen comprit l’absurde de sa dernière phrase, voilà pourquoi, elle s’était interrompu. Jamais Dean ne verrait Christopher et son arcade intacte. D’une part, parce que Chris avait disparu, et d’autre part, car Dean serait sûrement mort avant que Chris ne refasse son apparition. La joie qu’avait éprouvé la blondinette toute la journée, et qu’elle avait tenté de retrouver en soignant Dean, s’évapora de son visage. Mais pas de larmes, cette fois-ci. Sans un mot, elle attrapa le dernier strip et s’évertua à le poser aussi délicatement que possible. Elle reprit la parole, d’une voix chargée d’émotion :

- Mon frère me manque... Et je pense à Sam, je ne sais pas si je serais capable de le soutenir lorsque tu ...

Elle ne put aller plus loin. Dire à voix haute que Dean allait mourir, elle n’y arrivait pas. Elle s’était attachée, bien malgré elle, à ce Hunter bourru qui l’exaspérait. Elle y était attachée bien plus qu’elle ne voulait le croire et sa meilleure amie Judith le voyait très bien.
Alors qu’elle terminait de poser le dernier strip, elle se sentit toute drôle, comme si elle était toute en coton. Elle sentait ses doigts, ceux posés sur la blessure de Dean, fourmiller, devenir chaud... Elle faillit perdre connaissance, mais avant qu’elle ne tourne de l’œil, elle crut voir une lueur émaner de son index et crut distinguer la plaie de Dean cicatriser sous ses doigts. La tête lui tourna, un voile devant les yeux, elle perdit l’équilibre et faillit tomber en arrière. Elle eut juste le temps de s’accrocher à l’épaule de Dean.

Pour Dean, la séance de torture continuait, mais ce n'était que pour son bien. En y pensant, ça serait dommage pour un homme aussi beau que lui et qui aime tant charmer les filles de se retrouver avec une vilaine cicatrice. Il est vrai que les cicatrices peuvent donner un coté sexy et viril, et ça peut aussi être tout le contraire et lui donner un air de voyou. Alors, il allait rester tranquille et se laisser faire. Maureen commença à coller les strips sur son arcade, c'était douloureux et déplaisant. La douleur lui donnait l'impression d'un picotement ou plutôt une sensation étrange comme si on lui enfonçait des aiguilles, le tout mêlé à une impression de brûlure lancinante. Le simple fait de bouger légèrement son arcade rendait le tout dix fois plus douloureux.

Un geste de Maureen se révéla brutal ce qui extirpa de la bouche de Dean un "Aieeu" suivit d'une nouvelle comparaison tout aussi grotesque que celle qu'il avait fait précédemment. La jeune femme s'excusa disant qu'elle avait été distraite, le jeune homme leva la tête pour regarder la sienne, ce n’était vraiment pas sérieux tout ça.

- Concentre toi ! J'ai pas envie de me faire appelé "le balafré" après, à cause d'un égarement de ton attention !

Dean avait dit cela très sérieusement, c'était aussi dans le but d'embêter la jeune femme. Enfin, elle se concentra comme il fallait pour reprendre l'opération. Il pouvait dire ce qu'il voulait, mais il ne pouvait pas nier que Maureen se débrouillait mal. La jeune femme faisait très attention, elle était très appliquée et mettait les strips sur l'arcade du chasseur au millimètre prés, un vrai travail de précision.

Tout en travaillant, elle lui parla de son frère Christopher. Celui-ci avait eu une mésaventure du même genre que Dean, la même blessure mais dû à une circonstance différente. Et c'était la petite Clarkson qui s'était occupée de la soigner, et celui-ci ne n'avait plus aucune marque aujourd'hui. Elle ajouta qu'il pourrait le constater, et elle s'arrêta avant d'avoir fini sa phrase. D'un coup, elle semblait de nouveau triste, sa joie de vivre l'avait soudainement quittée. La voix tremblante, elle se remit à parler, Dean ne savait pas quoi faire pour la réconforter. Son frère lui manquait, il soupira car il ne pouvait rien faire pour cela. Par contre, il y a une chose dont il ne se doutait pas, était que le fait qu'il allait disparaître, l'affectait autant que ça.

A peine eut-elle finit de poser le dernier strip, qu'elle sembla bizarre. Son teint était devenu livide et inquiétant. Elle avait l'air d'avoir chaud et du mal à respirer, son corps commença à faire des mouvements inquiétant jusqu'à ce qu'elle s'écroule dans les bras du chasseur totalement paniqué. Juste avant qu'elle ne tombe, la blessure de Dean avait été plus douloureuse que jamais, mais celui-ci n'y fit pas plus attention.

Il attrapa Maureen du mieux qu'il put et la déposa doucement sur le sol froid du Roadhouse. Pour que se soit plus "confortable", il enleva sa veste qu'il roula en boule pour la mettre sous la tête de la jeune femme. Lui, il ne savait pas quoi faire dans ce genre de situation, une fille qui s'écroule si soudainement dans ses bras, ce n'était pas habituel, surtout venant de la part de la blonde. Si seulement Sam était là, lui, au moins, il saurait quoi faire. Il commença par lui tapoter doucement les joues pour la ramener à elle, tout en disant son nom sur un ton inquiet. Ensuite, il la secoua mais elle resta dans le même état semi comateux. Le chasseur regardait partout s'attendant à voir quelqu'un surgir de nulle part pour lui prêter main forte. Après une profonde inspiration, son regard se porta sur le comptoir sur lequel se trouvaient les glaçons, il en prit un et le passa sur le visage de son amie. Le froid et l'eau la requinquerait peut-être surtout qu'elle avait l'air d'avoir eu très chaud.

-Allez ! Maureen ! Réveille-toi, dis-moi quelque chose au moins implora-t-il d'un ton nerveux.

Dans une sorte de torpeur, le voile qui était tombé devant ses yeux était devenu un peu plus épais. Son corps, semblable à du coton était carrément tombé sur Dean. Elle avait sentit Dean, au plus près d’elle. Dans les vaps, elle avait tout de même conscience que le Hunter l’avait attrapé dans ses bras. La sensation aurait pu être agréable pour Maureen, seulement elle était bien trop préoccupée par ce qui lui arrivait. Elle ne comprenait pas pourquoi ce malaise, elle allait pourtant bien deux minutes plus tôt. Les images de ses doigts chauds sur l’arcade de Dean, de ce rayonnement intense puis de l’entaille qui avait commencé à cicatriser comme par magie.

Ce genre de mésaventure était déjà arrivé à Maureen mais elle n’en avait aucun souvenir. La dernière fois que ce genre de chose était arrivé, cela avait été bien plus spectaculaire et bien plus dangereux pour la blonde. Ce soir-là, celui où Sam était allongé sans vie, après qu’il aiit reçu un coup de couteau lui sectionnant la moelle épinière. Ce soir-là où elle avait pleuré sur le corps inerte de Sam et qu’en un instant une chaleur intense l’avait envahi, une lumière éclatante, provenant d’une de ses larmes, avait balayé la pièce, puis plus rien. Elle s’était réveillée deux jours plus tard, chez Bobby, et Sam était en vie. Elle n’avait pas de souvenirs de ce fameux soir.

Le phénomène avait été beaucoup moins violent, alors qu’elle soignait la blessure de Dean. Elle sentit Dean l’étendre sur le sol du Roadhouse, le parquet était dur et Maureen sentait presque les lattes de bois sous-elle. Elle sentit le cuir de la veste de Dean, il la roula en boule et la posa sous la tête de Maureen, toujours inconsciente, ou du moins, dans une demi-conscience. Elle ressentait tout, entendait tout, mais elle avait du mal à revenir à elle. Elle sentit les mains de Hunter tapoter ses joues, puis il l’entendit prononcer son prénom, l’inquiétude donnait à sa voix une tessiture étrange, qu’elle n’avait jamais entendu de la part de Dean. Puis elle ressentit le froid envahir son visage, des gouttes d’eau lui roulant jusque dans le cou et la nuque la firent frissonner. Elle entendit plus distinctement quand Dean lança :

Dean Winchester a écrit:: -Allez ! Maureen ! Réveille-toi, dis-moi quelque chose au moins implora-t-il d'un ton nerveux.

Son esprit sortait de la confusion, elle reprenait peu à peu connaissance. Sans toutefois ouvrir les yeux, elle essaya de se souvenir de ce qui venait de se passer mais rien ne lui revenait en mémoire. Puis un bourdonnement sourd lui agressa les oreilles, elle reprit connaissance, ouvrant les yeux. Les lumières du Roadhouse l’agressèrent, bien qu’elles ne soient pas bien violentes. Puis son regard croisa les yeux inquiets de Dean. Un violent mal de tête l’envahit, tandis qu’elle se souvenait de ce qui s’était passé. Elle essaya de se relever, mais son corps était devenu chewing-gum. Elle retomba mollement sur l’oreiller de fortune puis posa une main sur son front, essayant de faire cesser la fanfare qui s’était installé dans son crane.

- Aïe !!!!

Elle avait fermé les yeux, la douleur lancinante lui tambourinant le crane. Après plusieurs inspirations, elle sentit son corps reprendre un peu de tonus. Elle n’osa pas pour autant se relever. Sa tête lui faisant vraiment trop mal. Soudain elle croisa le regard chargé d’inquiétude de Dean, elle sourit, contente qu’il tienne un peu à elle :

- Dean Winchester serait-il inquiet pour moi ? Demanda-t-elle en souriant.

Elle ne se moquait pas du chasseur, loin de là. Elle était surprise par ce soudain intérêt, mais également reconnaissante qu’il se soit inquiété pour elle.

Dean n'avait aucune idée de ce qui s'était passé pour Maureen. Alors que tout avait l'air d'aller presque pour le mieux, elle venait de s'écrouler dans ses bras. La seule chose qu'il pouvait faire pour elle, c'était de l'allonger sur le sol et faire en sorte qu'elle se réveille au plus tôt. Le pauvre qui ne s'attendait vraiment pas à ça, se trouver complètement désemparé. Heureusement qu'elle était tombée dans ses bras, car si la pauvre jeune femme était tombée sur le sol, elle aurait pu se faire très mal à la tête. Malgré les petits tapotements sur les joues de son amie, elle restait dans un état comateux. Que pouvait-il bien faire pour l'aider ? Son truc à lui, c'était la chasse aux démons et autres esprits surnaturels et pas le sauvetage de jeunes femmes en détresse.

Le chasseur ne cessait de dire "Maureen, réveille-toi !", mais c'était sans effet. Le glaçon qu'il passa sur son visage sembla la faire réagir. Du moins, il vit des sortes de tic nerveux sur son visage. Ça le soulagea mais il resta inquiet. Enfin, elle ouvrit les yeux, Dean fut apaisé maintenant il fallait juste qu'il fasse en sorte qu'elle ne retombe pas dans les pommes. Comme quiconque l'aurait fait, elle tenta de se relever, mais son corps était trop faible pour cela.

-Tu devrais éviter de bouger pour le moment, dit-il très précipitamment.

Il l'observa passer sa main sur son front tout en disant "Aie", ça n'avait pas l'air d'aller très fort pour elle. Le jeune homme était embêté car il ne savait pas quoi faire pour elle. Du plus loin qu'il se souvienne, ce genre de situation ne lui était jamais arrivé. Aucune personne que se soit homme ou femme, ne s'était évanouie devant lui. Ce qui lui arrivait le plus souvent, c'était de voir des gens morts, ou gravement blessés. Même les fois ou son frère avait pu être blessé, jamais celui-ci ne s'était évanoui, il était toujours conscient et pouvait ainsi expliquer où il avait mal. Ah ! Si Sam pouvait être là, lui aurait sûrement une brillante idée.

Dean continuait de regarder Maureen avec une lueur d'inquiétude dans le regard. C'est alors qu'il croisa le regard de Maureen qui se mit à sourire. Ce sourire était extrêmement rassurant, toute l'inquiétude qu'il avait, venait de disparaître et il poussa un soupir de soulagement.

- Dean Winchester serait-il inquiet pour moi ?

D'un coup, lui-même était étonné, c'était vrai que d'ordinaire, il ne s'inquiétait pas trop pour elle. Même s'ils ne s'entendaient pas pour le mieux, elle restait tout de même une amie, et les amis s'inquiètaient quand leur amis allaient mal. Ce soir, c'était le cas de Maureen, la voir dans cet état lui avait fait peur, mais il ne l'admettrait pas.

-Tu crois que te voir t'effondrer comme ça n'allait pas m'inquiéter ? Franchement, ne refais plus jamais ce genre de chose à l'avenir !

La dernière phrase avait l'allure d'un avertissement amical et cela laissait aussi entrevoir qu'il tenait quand même à elle. Il n'étala pas plus ses sentiments, ce n’était pas vraiment son genre. Au contraire, il préférait oublier le fait qu'il se soit inquiété, maintenant qu'elle était de retour du pays de Morphée. Délicatement, il passa sa main sous son épaule pour l'aider à s'asseoir sur le sol. Par sécurité, il garda son bras derrière son dos pour la maintenant au cas ou elle retomberait.

-Tu est prête...je vais t'aider à te relever.

Sans aucune difficulté, il la releva et la soutint jusqu'à l'asseoir sur une chaise à coté d'une table. Il lui indiqua qu'elle ne devait pas bouger et il s'en alla rapidement dans la cuisine pour prendre un verre qu'il remplit d'eau fraîche. Dans la trousse de soin qui se trouvait sur le comptoir, il prit une aspirine et retourna auprès de la jeune femme et déposa le verre et l'aspirine sur la table.

-Tu devrais peut être prendre ça ?

Si elle ne prenait pas l'aspirine, qu'elle boive au moins un tout petit peu d'eau pour se requinquer. Elle commençait déjà à reprendre des couleurs, c'était bon signe.

Toujours allongée sur le sol du Roadhouse, Maureen attendait une réponse de la part du chasseur. Le fait qu’il la regarde avec une telle expression lui avait donné des papillons dans le ventre. Ce mec avait un charme fou, cela était indéniable. Et le plus gros de son charisme provenant de ses yeux, dont la couleur tirait sur le vert, avec des pointes de bleus et d’or. Dean était agenouillé près de Maureen, voila pourquoi elle avait pu remarquer la couleur aussi surprenante de ses iris. Elle jeta un coup d’œil incrédule à l’œil de Dean... une légère ligne rouge se démarquait sous les strips, mais cela ne ressemblait absolument pas à une blessure fraichement soignée.
Elle sentait ses muscles redevenir fonctionnels. Il répondit enfin à sa question, avec un ton assez indéfinissable, il y avait l’air d’avoir une pointe d’amusement mêlé à de la sympathie et à un zeste de menace :

Dean Winchester a écrit:: -Tu crois que te voir t'effondrer comme ça n'allait pas m'inquiéter ? Franchement, ne refais plus jamais ce genre de chose à l'avenir !

Il s’était vraiment inquiété pour elle, elle en était flattée. Au moins cela avait fait diversion et il ne pensait plus à son arcade. Avant même qu’elle ne réponde quelque chose, il avait passé une main sous son épaule et une autre derrière son dos afin de la maintenir assise. Le tissu de son t-shirt semblait la bruler, à l’endroit où la main de Dean prenait appuis. Elle était gênée par cette sensation, et sa gêne retomba bien vite lorsque la fanfare dans sa tête recommença sa cacophonie. Elle se tint la tête, alors que Dean la remettait sur pied. Elle avait les jambes en chewing-gum et était bien contente que le Hunter la soutienne. Il l’aida à s’asseoir à la première table qui était sur leur chemin, et Maureen fut soulagée de pouvoir s’asseoir. Elle s’affala sur la table en bois, faisant reposer sa tête entre ses mains. Après quelques instants, le volume de la cacophonie qui se jouait dans son crâne, baissa visiblement, ce qui la ravie. Elle fut surprise lorsque Dean revint avec un grand verre d’eau et une boite d’aspirine. Il s’était assis en face d’elle, et lui avait conseillé de prendre un cachet. Elle n’en revenait pas, surtout qu’il avait prit un ton beaucoup plus doux, comme s’il essayait de ne pas trop parler fort, pour ne pas agresser les oreilles de Maureen, et surtout amplifier son mal. Un Dean prévenant qui la soutient et qui lui donne des médocs. Maureen n’en revenait pas... était-elle toujours inconsciente, était-ce un rêve... *Maureen arrête de te faire des idées sur ce type, il fait ça ... comme ça ! C’est surement un prêter pour un rendu ! Il ne tient pas à toi... * Elle ne pu s’empêcher de sourire, alors qu’elle ramenait le verre d’eau contre sa tempe.

- Merci !

Après avoir avalé le médicament avec la moitié de son verre d’eau, elle sentit tout de suite le mal se dissiper quelque peu. Non pas que le médicament avait déjà fait son l’effet, mais le verre d’eau avait apaisé sa soif et miraculeusement apaisé la tête. Cette proximité avec le chasseur, et cette attention n’était pas pour lui déplaire, mais il c’était passé quelque chose d’étrange et elle ne savait pas quoi en penser. Elle caressa la pulpe de ses doigts, songeuse... Si elle lui racontait ce qu’elle avait cru voir et ressenti, il la prendrait pour une dingue. De toute façon à quoi bon lui parler, Dean n’était pas du genre ouvert d’esprits quand il s’agissait de Maureen. Elle se souvenait de leurs prises de têtes concernant les Vampires, et Christopher en particulier. Mais aussi des loups-garous, ou plus précisément des Protecteurs, qui avaient sauvé Maureen. Dean trouvait inconcevables que des bêtes pareilles puissent être destinées à protéger les humains, pour lui tous les loups-garous étaient démoniaques. Les recherches de Maureen sur le sujet, n’aillant pas fait changer l’avis du chasseur. Elle but une autre gorgée de son verre d’eau, le vidant, puis elle le déposa sur la table et joua avec. Les lumières du Roadhouse étaient filtrés par le verre qui dessinait de jolis reflets sur la table de bois. Son mal de crâne avait cessé, ou du moins il était latent, ce qui l’aida à se concentrer sur ce qui se passait autour d’elle. Jamais Dean n’avait été aussi proche d’elle que ce soir, elle voulait profiter du moment, comme si les gestes prévenants de Dean avait été une incitation à parler librement, honnêtement de la situation, sans peur, sans tabou.

- Es-ce que tu as peur ? Elle hésita avant de reprendre : De mourir ? Je sais qu’être Hunter comporte des risques, mais... La vie aussi d’ailleurs... Mais, savoir exactement le jour de sa mort... Tu as peur ?

Pour Maureen, savoir que dans quelques mois Dean allait mourir, de son plein gré en plus, la rendait triste et angoissée. Plus les jours avançaient et plus Dean se rapprochait de sa propre mort programmée. Heureusement Maureen n’y pensait pas tout les jours, car sinon elle serait devenue folle. Mais ce soir, elle y pensais, et pensait à Sam aussi. Elle tenait beaucoup à lui et elle n’avait aucune envie qu’il souffre, mais vu comment se passait les choses, rien ne sauverait Dean, et Sam souffrirait inévitablement. Elle n’était pas sûre que Dean allait répondre, surtout pour lui avouer qu’il avait peur. Le grand gaillard avec l’arcade ouverte, quasiment cicatrisée, n’était pas du genre à avouer ses peurs, ses faiblesses. Elle jeta un coup d’œil à Dean mais ne pu supporter son regard et reporta son attention sur le prime de lumière qui voyageait sur la table.

Qu'avait-il bien pu arriver à Maureen pour qu'elle s'effondre de la sorte ? Le jeune homme n'en avait aucune idée, normalement c'était lui qui était mal en point ce soir, à croire que la jeune femme cherchait à lui voler la vedette. Du mieux qu'il le pouvait, il s'était occupé d'elle, Dean était loin d'être un médecin mais il avait quelques petites notions à force de se blesser ou de soigner son frère lors de leurs chasses. La laisser sur le sol n'était peut être pas très confortable et maintenant qu'elle était de retour du pays des rêves, il l'avait relevé pour qu'elle puisse s'asseoir à une table. Elle avait l'air faible, très faible alors que quand il était arrivé elle "pétait" la forme en dansant et chantant tout ça balai en main. Les femmes étaient décidément une espèce compliquée ! Sans tarder, il avait ramené un vers d'eau avec des cachets d'aspirine, elle en aurait sûrement besoin. Pendant un instant, il la regarda sans rien dire tout en s'asseyant sur une chaise en face d'elle. Elle avait le teint légèrement blanchâtre et ses yeux brillaient de la même façon que ceux d'une personne fatiguée. Se serait-elle surmenée ? Il faudrait vraiment lui apprendre à se ménager un peu un de ses jours, mais ça, ce n'était pas Dean qui lui apprendrait, il fallait dire que lui-même était du genre à toujours en faire trop.

Maureen remercia Dean d'avoir apporté le verre et le cachet juste après l'avoir bu. Tout ce que le jeune homme espérait, c'était que ça fasse effet car dans le cas contraire, il ne pourrait rien faire de plus pour elle sauf peut-être l'emmener à l'hôpital.

- Pas la peine de me remercier, c'est normal. Tu devrais prendre un peu de repos ! Tu allais bien et poufff d'un coup tu t'effondres expliqua-t-il d'un air sérieux. Pense à aller chez un docteur, ça se trouve tu as fais une baisse de tension ou une hypoglycémie. Faudrait pas que ça recommence.

Ça l'embêterait que la pauvre jeune femme ait un autre malaise, on ne savait jamais, ça pouvait être dangereux. Si jamais elle tombait sur le coin d'une chaise ou d'une table ça pouvait se révéler mortel. Dean continua de la regarder un instant avant de détourner le regard tout en soupirant. La situation pouvait presque être ironique, le malade se retrouvant à soigner le docteur, de plus, il s'étonnait de s'inquiéter pour elle, ce qui n'était pas dans ses habitudes. Alors qu'il était dans ses pensées, elle lui demanda si il avait peur, il leva ses yeux pour l'observer d'un air interrogateur. Avoir peur de quoi ? De ce qu'il lui était arrivé ? Non, pas vraiment, c'était juste un peu trop inattendu. Maureen continua, elle lui demandait si il avait peur de la mort. Le chasseur prit un air un peu agacé, et voilà encore cette vieille rengaine, pourquoi fallait-il que tout le monde lui pose sans arrêt cette question depuis qu'il avait conclu ce pacte pour sauver son frère. Les gens s'inquiétaient donc autant que ça pour lui ? Et comme il le présageait la question de Maureen portait bien sur le fait que, d'ici quelque mois, il ne serait plus de ce monde. Le jeune homme resta silencieux, combien de fois avait-il ordonné à son frère de ne pas lui en parler, d'oublier l'idée de le sauver... Un peu contrarié, il s'apprêta à répondre.

- Écoute Maureen, je vais te répondre la même chose que j'ai dite à Sam. Je n'ai pas peur ! C'est moi qui l'ai choisi et j'assume mon acte. Maintenant arrêtez tous de me demander sans arrêt si j'ai peur, si ça m'inquiète ou je ne sais quoi encore. C'est trop demandé de vous demander de me foutre la paix à ce sujet ! finit-il sur un ton sec.

Dean se leva et fit quelque pas un peu plus loin de la table. Quand il disait ne pas avoir peur de la mort c'était faux. Qui n'en aurait pas peur ? Et plus encore quand on connaissait le jour où notre heure allait sonner. Dean ignorait totalement de quelle manière il quitterait le monde des vivants ce jour-là. C'était ça qui lui faisait sûrement le plus peur. Allait-il souffrir ou pas ? Il s'efforça de ne pas y penser et de continuer sa vie normalement, de la vivre à fond. Une chose était sûre, c'était que si c'était à refaire, il le referait. Sa vie contre celle de son frère, Sam lui en voulait et lui en voudrait toujours, mais pour lui, voir son frère mort était inconcevable.

- Juste une chose...promets-moi de veiller sur Sam !

Le jeune homme avait prononcé ses mots sur un ton plutôt triste et inquiet. L'une des seules choses qu'il l'inquiétait, c'était son frère, il n'aimerait pas qu'il fasse une chose stupide pour le sauver, surtout pas. Il s'approcha du bar pour s'asseoir sur le tabouret et boire une gorgée de sa bière. Sam devait continuer à vivre coute que coute.

Elle avait sourit aux termes techniques qu’avait employé Dean, cela ne lui ressemblait pas trop et les entendre sortir de sa bouche n’avait pu que la faire sourire. Son mal de tête était devenu sourd, ce qui la rassura. Après lui avoir demandé s’il avait peur de mourir, elle regretta presque de lui avoir posé la question et ne supportant pas le regard de celui qui allait passer de vie à trépas dans quelques mois, reporta son attention sur son verre. Elle sentit son regard sur elle et n’osa pas lever les yeux, elle sentait également une certaine pesanteur envahir le Roadhouse, comme si cette question amenait beaucoup de choses et pas vraiment de réponse. Elle supposait qu’il n’allait pas lui répondre, étant donné qu’il était resté silencieux, lorsqu’il rompit le silence, Maureen eut un petit sursaut :

Dean Winchester a écrit:: - Écoute Maureen, je vais te répondre la même chose que j'ai dite à Sam. Je n'ai pas peur ! C'est moi qui l'ai choisi et j'assume mon acte. Maintenant arrêtez tous de me demander sans arrêt si j'ai peur, si ça m'inquiète ou je ne sais quoi encore. C'est trop demandé de vous demander de me foutre la paix à ce sujet ! finit-il sur un ton sec.

Visiblement agacé d’avoir à se répéter, Dean affirma qu’il n’avait pas peur de la mort et qu’il en avait marre qu’on lui pose la même question à tout bout de champ. Maureen se fit la promesse de ne plus jamais le lui demander... Elle se serait bien fait la promesse de ne plus parler de la mort imminente de Dean, mais ça, elle ne pouvait s’y résoudre. Sam de son côté non plus, il avait déjà parlé à Maureen de ses recherches concernant le pacte et le moyen de le contrecarrer. Et bien qu’elle ait demandé de l’aide à Damian et que Sam ait sollicité les connaissances de Bobby, rien pour le moment n’avait été trouvé, ce qui rendait Sam à cran. Les paroles de Dean firent écho dans l’esprit de Maureen, et elle avait beaucoup de mal à croire qu’il n’ait pas peur de mourir, cela était naturel d’avoir peur, surtout dans son cas, à savoir qu’il allait aller en Enfer. La perspective était plus qu’effrayante et Maureen se demanda soudain pourquoi elle était plus effrayée par la mort et le sort de Dean, que Dean lui-même. Elle l’observa faire quelques allers-retours un peu plus loin, puis elle fut prise de court lorsqu’il lui demanda de lui promettre de veiller sur Sam. Tout dans sa voix reflétait son amour pour son frère et cela la tétanisa. Quand elle reprit ses esprits, Dean était assis au bar et sirotait sa bière.

Elle se leva doucement, contente que la fanfare ait finalement décampé de son crâne. Prenant son verre, elle s’approcha de Dean. Elle hésita à poser une main sur son épaule, en signe de compassion, ou tout simplement pour lui prouver par ce simple geste qu’elle était là pour lui, et qu’elle serait également là pour Sam. Elle n’en fit rien cependant, se plaçant à côté de Dean, sans pour autant s’asseoir également, elle déposa son verre sur le comptoir. Elle devait répondre à son attente, sceller cette promesse.

- Je serais là pour lui, Dean. Je te le promets, je veillerai sur Sam.

Cette promesse était lourde de sens pour Maureen, elle veillerait sur Sam, et tiendrait promesse. Elle n’avait pas pu protéger son frère, mais avec Sam, ce serait différent. Une vague d’émotion la submergea et elle sentit ses mains trembler, et ses yeux s’embuer. D’un geste rapide, elle prit son verre et fila dans les cuisines. L’atmosphère au bar était bien trop lourde et chargée d’émotion pour qu’elle y reste une seconde de plus. Après un instant, elle reprit le contrôle et retourna au bar, où Dean terminait sa bière.

- Nous avons eu une longue journée. Je crois qu’il est tard, nous devrions aller nous coucher...

Elle retint de rigoler après s’être repassé la phrase qu’elle venait de dire à haute voix. Cela aurait pu ressembler à une proposition, surtout avec Dean dans les parages. Un sourire vint se plaquer sur son visage alors qu’elle s’approchait de Dean pour le débarrasser de sa bouteille de bière vide, et par la même occasion éteindre les lumières du bar

Pour Dean, c'était toujours de plus en plus embarrassant quand on lui demandait s'il avait peur de la mort. Tout le monde semblait se soucier de lui juste car dans quelque mois il serait en enfer en train de vivre un enfer... ironique non ? Lui, tout ce qu'il désirait, s'était qu'on le laisse finir sa vie sans lui faire penser à la douleur et la peur qu'il éprouverait quand il se trouverait au beau milieu des flammes ardentes de l'enfer. A chaque fois qu'on lui demandait quelque chose à ce sujet, son ventre avait tendance à se nouer, bien sûr qu'il avait peur, mais jamais il ne l'avouerait. Dean était le genre de type à rester fort, sûr et fier de lui dans n'importe quelle circonstance. Sa peur, il la cachait au fond de lui et personne ne pouvait la déceler. D'un autre coté, il se répétait qu'un jour ou l'autre la mort aurait frappée, et par le passé, à deux reprises, il y avait échappé, tôt ou tard son heure devait sonner. Alors plutôt lui que son petit frère !

La réponse qu'il avait donnée à Maureen était claire, plus jamais elle ne devrait aborder le sujet au risque de le voir se mettre en colère. Légèrement énervé, il s'était levé pour marcher un peu et contenir d'autres paroles qui auraient pu se révéler beaucoup plus blessante. Ce soir, il avait largement eu sa dose, alors il préférait éviter de s'énerver d'avantage contre la jeune femme. Avant de s'asseoir au bar, il demanda à la blonde de veiller sur Sam lorsqu'il ne serait plus de ce monde. Ce n’était pas vraiment son genre de demander des services surtout de cette envergure, mais son frère c'était tout ce qui lui restait, Dean n'aimerait pas qu'il tente ou qu'il lui arrive une chose affreuse dans le futur. Le chasseur savait très bien qu'il pouvait faire confiance à Maureen et qu'elle tiendrait cette promesse, en plus, elle s'était toujours très bien entendue avec son petit frère.

La jeune femme venait de rejoindre Dean près du bar où elle lui promit d'être présente pour son frère. Il la regarda un instant pour voir son visage, elle était sincère ce qui rassura le chasseur. Une fois de plus, elle partit précipitamment vers la cuisine laissant le jeune homme seul au milieu du bar. Sans grande conviction, il regarda sa bière, l'envie de la boire venait de disparaître alors il la reposa sur le bar. Le regard dans le vide, il regardait le mur en face de lui en pensant à son frère, à la tristesse qu'il allait devoir éprouver dans quelque temps. Imaginer son frère dévasté par le chagrin, c'était encore pire que de s'imaginer en enfer. Dean enfouit son visage dans ses mains essayant de se reprendre du mieux qu'il le pouvait. Une grande inspiration, un peu de courage et surtout ne pas penser aux choses qui rendaient triste. Le chasseur devait continuer comme avant, ne pas penser à ce jour fatidique, garder sa joie de vivre qui le caractérisait pour que tout le monde garde un bon souvenir de lui.

Maureen était de retour dans le bar et proposa à Dean d'aller se coucher. Il la regarda avec un air semi-sérieux, avait-elle bien employé le mot "Nous". Sa bouteille de nouveau en main, il finit sa dernière gorgée de bière avant de reposer son regard sur la jeune femme.

-Dis-moi, je me trompe ou tu as utilisée les mots "Nous coucher" ?

Ce n'était sûrement pas une proposition mais ça sonnait tout comme, et Dean adorait embêter Maureen alors il ne pouvait pas s'empêcher d'en faire la remarque. En plus de ça, il affichait un grand sourire, le même qu'il utilisait quand il se moquait des gens. Il se leva laissant son amie attraper la bouteille vide de bière qu'elle allait jeter là où il le fallait.

-Avant d'aller "Nous coucher", je vais te raccompagner jusqu'à ta chambre, je voudrais pas que tu refasses un malaise.

Elle avait entrepris d’éteindre les lumières du Roadhouse, toujours un sourire en coin, en pensant à ce qu’elle venait de dire. Malgré tout ce qui venait de se passer ce soir : le débarquement de Dean ensanglanté, son malaise, leur conversation sur son petit tour en enfer, etc... Tout ça avait été comme un exutoire, afin de lâcher un peu de pression. Pression qui s’était accumulée aux fils des semaines. Les recherches que menait Sam, Damian, Bobby et Maureen en secret, afin de sauver Dean ; les recherches de Maureen pour retrouver son frère ; ses investigations concernant les Protecteurs... Depuis des semaines, la pression n’avait cessé d’augmenter que ce soit au Roadhouse où par moment l’on pouvait sentir une certaine pesanteur lorsque les frères Winchester étaient dans les parages. Maureen se sentait mal à l’aise face à tout ça, face au devenir du Hunter, face à son avenir à elle...
Le fait d’avoir lancé, sans vraiment le vouloir, une perche amusante à Dean, détendit l’atmosphère, elle en aurait presque oublié qu’elle avait fait un malaise assez étrange quelques minutes plus tôt. Elle croisa le regard de Dean et comprit tout de suite qu’il allait saisir l’occasion de la taquiner. Elle l’observa terminer sa bière qu’il déposa sur le comptoir et s’approcha pour prendre la bouteille vide lorsqu’il demanda des précisions sur les termes utilisé par la gérante du Roadhouse. Elle ne put réprimer un sourire et le regarda amusée, avec une pointe de méfiance, attendant ce qu’il allait rétorquer.

Maureen alla jeter la bouteille dans la poubelle appropriée, car malgré toute l’étrangeté qui régnait dans sa vie, elle se rattachait à certains rituelles très humains, comme trier ses déchets pour réduire la pollution de la planète. Plus d’une fois elle s’était fait charriée par des chasseurs qui trouvaient son dévouement écologique assez pathétique, étant donné toutes les créatures démoniaques qui polluait déjà la terre, mais elle n’en tenait pas compte. Pour elle, malgré ce qu’elle savait du monde surnaturel, elle trouvait que protéger l’environnement était comme préparer un avenir plus sain et serein pour les générations futures. Car, en bonne optimiste, elle avait la conviction que les choses s’arrangeraient et que les démons et autres créatures des ténèbres finiraient par ne plus exister, ou du moins que la population démoniaque serait réduite au minimum grâce aux travaux des chasseurs qui passaient par le Roadhouse.

Elle alla fermer la porte d’entrée puis alla éteindre les dernières lumières du bar. Dans la pénombre du Roadhouse, faiblement éclairé par les lumières venant de la partie auberge de l’établissement, elle entendit Dean répliquer :

Dean Winchester a écrit:: -Avant d'aller "Nous coucher", je vais te raccompagner jusqu'à ta chambre, je voudrais pas que tu refasses un malaise.

Ne voyant pas distinctement son visage, Maureen fut troublée par cette réplique. Elle savait qu’il plaisantait, mais dans cette plaisanterie, il restait tout de même très prévenant. Ce qui la toucha. Elle ne le connaissait pas aussi prévenant, du moins avec elle. Certes, elle avait souvent observé Dean en mode séducteur, lorsque de jolies jeunes femmes passaient par le Roadhouse, ou bien ailleurs, mais cela était différent. Ce soir, tous les deux seuls au Roadhouse, les mots de Dean raisonnèrent avec plus de sincérité et elle en fut troublée. La soirée avait été propice aux confiances, aux aveux, aux promesses et la blondinette comprit que Dean et elle avait passé un cap. Leur relation avait évoluée. Vers quoi, elle n’en avait franchement aucune idée, mais elle sentait que quelque chose était différent.

Elle s’avança vers le rideau de perles qui séparait le côté bar du côté auberge du Roadhouse, d’où émanaient des raies de lumières qui projetaient de jolies couleurs en traversant les perles qui tombaient en cascades. Elle écarta le rideau et attendit que Dean traverse puis elle lâcha les perles qui tintèrent et brillèrent, d’une jolie manière, qui retint l’attention de la jeune femme. Ces perles donnaient un petit côté magique à cette soirée qui ne s’était pas du tout passé comme elle l’aurait imaginé. Elle s’empara de sa clé et ouvrit la porte de sa chambre, observant Dean, elle remarqua qu’il n’avait pas ouvert la porte voisine, celle de sa chambre et de son frère. Elle entrouvrit la sienne et lança :

- Merci de m’avoir raccompagné Dean, dit-elle en souriant. Je crois que je ne crains plus rien... Mon lit n’est pas très loin, je pense que j’arriverais toute seule jusque là !

Bien que la présence du Hunter l’insupportait souvent, ce soir-là, Maureen n’avait vraiment pas envie de lui fausser compagnie. Intérieurement, elle ne voulait pas que cette soirée se termine, craignant un peu que l’atmosphère qui les enveloppait tous les deux ne perde de sa magie le lendemain matin. Elle craignait de retrouver un Dean bourru et imbu de lui-même, au petit-déjeuner. Mais d’un autre côté, elle avait finit par s’habituer à ce Dean-là. Reprenant ses esprits, elle jeta un dernier coup d’œil à l’arcade de Dean qui semblait avoir cicatrisée, elle en ressentait une drôle d’impression. Machinalement, elle frôla la pulpe de ses doigts, et lui dit :

- Ça va ton œil ? Tu n’as pas trop mal ?

Cette soirée qui était des plus étranges était sur le point de finir. Après une longue chasse bredouille, un idiot qui c'était attaqué à sa voiture et le malaise de Maureen, il allait enfin pouvoir aller se coucher. Dean n'avait pas encore vraiment réalisé tout ce qui c'était passé et il s'était encore moins aperçu que sa plait ne se voyait presque plus grâce au soin de la jeune blonde. Pour le moment, ils étaient encore à l'intérieur du bar, Dean finissait sa bière qu'il déposa sur le comptoir pour que la jeune femme s'en débarrasse dans la poubelle à verre. Elle devait en passer des tonnes de poubelle de ce genre, vu le nombre de personnes qui buvaient de la bière, elle aurait mieux gagnée sa vie en étant recycleuse de verre c'est une évidence.

Dean se leva de son tabouret pour se diriger vers la sortie où il attendait Maureen adosait contre le mur, elle devait encore éteindre les lumières, jeter un dernier coup d'oeil pour voir si tout était en ordre et fermer les lieux afin qu'aucun petit rigolo ne puisse se servir librement dans le frigo, chose que le chasseur ferai souvent pour piquer des bières si seulement il avait les clefs du bar. Peut être devrai t'il songer à les lui piquer pour en faire les doubles...voici une idée interessante à mettre de coté. Quand elle eut enfin fermer à clef la porte, il la suivit jusqu'a sa chambre bien que la sienne ne soit pas loin, pour tout dire, juste à coté. Mais au moins pour une fois, il avait l'air du parfait gentleman qui fait attention à cette cher Maureen chose qui ne faisait jamais hormis pour lui faire des blagues salace où pas drôle.

La nuit était douce et le ciel était dégagé contrairement à son arrivé au Roadhouse peu avant. C'est dernier temps, les nuits étaient fraîche, mais celle ci annoncait l'arrivé des beau jours et de la température du diable qui fera la journée sous un soleil de plomb. Heureusement, l'être humain s'habitue au climat, mais Dean n'aime pas pour autant les grosses chaleur ou les hivers digne de l'Antarctique. Le ciel noir était presque vide, les petites lumières jaune scintillantes paraissaient rudement lointaine ce qui attira son attention. Son frère lui avait dit que ce genre de ciel pouvait annoncer certain évènement paranormal, du moins c'est ce que croyait d'ancien peuple. Le jeune homme finit par hocher les épaules se disant que ce ciel était tout à fait normal.

Mlle Clarkson, enfin arrivée à bon port devant la porte de sa chambre remercia amicalement Dean son héro (xD) de l'avoir raccompagné et que maintenant, elle n'aurait plus de problème vu qu'il ne lui restait que quelque mètres à faire pour tomber sur son lit et sombrer dans les bras de morphé.

-Hum, c'est vrai je suis pas un prince charmant compte par sur moi pour te porter jusqu'a ton lit et te border, plaisanta t'il juste pour l'embeter encore un peu.

Au même moment, Dean repensa à un vieux dicton "qui aime bien châtie bien", ho de toute façon il n'avait jamais comprit un traite sens à se dicton. Lui, il embete tout le monde, qu'il aime où qu'il aime pas. Sauf qu'il ne pouvait pas nier qu'il avait un penchant pour se chamailler avec Maureen. Il sortit de ses pensées quand la jeune femme lui demanda si son oeil allait mieux. La douleur était passée pour devenir un vieux souvenir.

-Sa va mieux, mon infirmière personnel à prit soin de moi, expliqua t'il avant d'ajouter, fait moi penser d'acheter une tenue d'infirmière dans un sex shop, j'suis sur que je guérirai plus vite le jour où tu me soigneras dans ce genre d'accoutrement !

Il fini par ricaner, c'était tout à fait son genre de dire ce genre d'ânerie grossière et déplacé surtout à Maureen. Elle allait peut être le frapper pour son impertinence, mais l'habitude voulait qu'il n'ait plus mal et surtout que ça l'amuse encore plus. Pendant un instant, il la regarda de haut en bas pour essayer de deviner les mesures de ce futur vêtement.

-Tu devrai songer à la mini jupe aussi...ça attirerai la clientèle !

Un petit sourire pervers en coin et il recula d'un pas pour éviter une futur claque et se rapprocher de sa chambre vu qu'elle n'avait plus besoin de lui, à moins qu'elle ne lui offre un dernier verre.

[désolé pour le manque d'inspi, le topic continue ou fini ?}

Adossée à la porte de sa chambre, Maureen observait Dean. Elle n’était pas convaincue que le chasseur ait vécu cette soirée comme elle, et elle redoutait que ce dernier soit resté insensible à la magie du moment, ou du moins à ce qui s’était tissé entre eux. Ce qui était encore plus troublant, c’était cette manifestation physique qu’elle avait ressenti au moment de soigner Dean. Et en regardant bien, sa blessure n’avait vraiment pas l’air d’une blessure faite quelques heures plus tôt. Elle le vit sourire et plaisanter en lui assurant qu’il n’avait rien d’un prince charmant. Elle ne put réprimer un sourire également. Il était clair que Dean n’avait ni les bonnes manières, ni le langage pour concourir à l’élection du meilleur prince charmant. Puis il continua les plaisanteries en ajoutant quelques commentaires salaces sur l’hypothétique achat d’une tenue d’infirmière d’un genre cher à Dean. Quand il lui suggéra de porter une mini-jupe, Maureen remercia le ciel que le couloir soit dans la pénombre afin que Dean ne remarque pas les joues de la blondinette se mettre à rosir.

- Pas besoin d’un tel accoutrement, tu as l’air d’aller beaucoup mieux ! A demain !

Elle sourit et entra dans sa chambre, elle allait refermer la porte lorsqu’elle ajouta, passant sa tête dans l’ouverture :

- Et pour la mini-jupe, celui qui me verra en porter une n’est pas encore né. Elle ajouta avec sérieux : Bonne nuit Dean.

Après avoir refermé la porte, elle s’adossa à celle-ci le sourire aux lèvres. L’espace de quelques secondes, elle s’imaginait portant une tenue des plus affriolantes pour mettre les sens de Dean en ébullition puis chassa au plus vite cette idée de son esprit. Si un jour elle devait séduire Dean, elle n’utiliserait jamais de subterfuge de la sorte. Pour elle, tous ces accessoires et autres instruments salaces n’étaient rien d’autre que de la perversité. Elle était romantique et pour elle, la seule façon de séduire quelqu’un, c’était d’être soi-même.

*Es-ce qu’il pourrait m’aimer pour ce que je suis ?* Furent les dernières pensées de Maureen, avant qu’elle ne sombre dans un profond sommeil.

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